ROME, Mardi 15 janvier 2008 (ZENIT.org) – A l’occasion de la 55e Journée Mondiale des Lépreux, le 27 janvier prochain, la Fondation Raoul Follereau fait campagne sur le thème de l’exclusion sociale : « La lèpre ne tue pas. Elle condamne ». Et elle propose ce témoignage du cordonnier de Madagascar.
Sur la côte Est de Madagascar, un refuge séculaire abrite les lépreux chez les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, à Farafangana. Une fois guéris, certains malades rentrent chez eux et retrouvent une vie normale. D’ailleurs, les religieuses s’efforcent de soigner dans les villages même ceux dont l’état ne réclame pas des soins spécialisés. Mais l’un d’eux est resté, trop utile aux malades : le cordonnier.
En effet, l’habitude de marcher souvent pieds nus conduit à des blessures profondes, capables de perforer même le pied. Déformés, meurtris, les pieds des lépreux qui ont porté trop longtemps le bacille actif ne peuvent s’adapter aux sandalettes ordinaires. Alors, des moulages sont réalisés et le cordonnier construit pour chacun d’eux des chaussures sur mesures.
La qualité de son travail lui attire des « clients » de partout. Au delà de l’entraide, c’est un retour à la vie normale qu’assurent ses services. Si chaque maladie influe le caractère du patient, c’est le courage qui distingue les lépreux, leur envie d’aller aux champs, à la pêche et au marché.
Métier qui demande peu d’outils, mais une énergie certaine, la cordonnerie est souvent une belle porte de retour à la vie sociale, comme on le constate dans de nombreux autres pays, en dispensaire, comme en ville. « Ces lépreux guéris sont des personnes que la lèpre ne condamne plus », conclut la Fondation Raoul Follereau.