ROME, Mardi 27 novembre 2007 (ZENIT.org) – La délégation du Saint-Siège à la conférence internationale d’Annapolis, aux Etats-Unis, pour la paix en Terre Sainte, est composée de Mgr Pietro Parolin et de Mgr Franco Coppola, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Benoît XVI a appelé à la prière pour cette conférence : la chose « principale », souligne le custode de Terre Sainte.
Rappelons que, souvent chargé de missions délicates – on se souvient de ses voyages au Vietnam notamment -, Mgr Parolin est sous-secrétaire de la section de la secrétairerie d’Etat pour les Relations avec les Etats, autrement dit le « ministère des Affaires étrangères » du Saint-Siège.
Mgr Franco Coppola est conseiller de nonciature, connaisseur de la situation au Moyen Orient, de la Terre Sainte et du Liban notamment : il a participé à différentes rencontres Israélo-vaticanes et à la conférence de Rome sur le Liban dans la délégation du Saint-Siège.
Lors de l’angélus, dimanche dernier, sur le parvis de la basilique vaticane, Benoît XVI a demandé la prière des catholiques pour cette conférence, en communion avec la journée lancée par les évêques catholiques des Etats-Unis.
« Mardi prochain, disait-il, à Annapolis, aux Etats-Unis, Israéliens et Palestiniens entendent relancer le processus de négociations pour trouver, avec l’aide de la communauté internationale, une solution juste et définitive au conflit qui depuis soixante ans ensanglante la Terre Sainte, et qui a provoqué tant de larmes et de souffrances au sein des deux peuples ».
Benoît XVI évoquait cette Journée de prière pour demander « la paix dans cette région qui nous est si chère », et « les dons de sagesse et de courage pour tous les acteurs de cette importante rencontre ».
Au micro de Radio Vatican, le P. Pierbattista Pizzaballa, Franciscain, custode de Terre Sainte, espère de cette conférence « au moins les bases pour un dialogue sérieux ».
Il considère aussi comme « importante » une « reconnaissance » mutuelle entre Israéliens et Palestiniens et le « courage d’affronter les vrais nœuds et de ne pas en rester aux principes ».
Du point de vue pratique, le custode a souligné la question de la « mobilité » à l’intérieur même des territoires de l’Autonomie palestinienne, de la « reconnaissance » d’un Etat palestinien, ce qui suppose, du côté palestinien, « une garantie de s’engager sérieusement pour éviter toute forme de violence ».
Il a également évoqué les questions à débattre seulement « ensuite » comme le statut de Jérusalem ou les réfugiés.
Pour ce qui concerne les extrémistes des deux côtés, le P. Pizzaballa estime qu’ils ne sont pas si « forts » qu’ils peuvent paraître : « La majorité des gens, explique-t-il, est lasse de ce conflit, de cette situation. Je suis convaincu que s’il y avait un accord sérieux et ancré dans le terrain, la majeure partie de la population suivrait cet accord ».
Pour ce qui concerne les responsabilités, le Franciscain a fait observer qu’elles sont « de tous ». « Et pas seulement d’Israël, a-t-il précisé. On a toujours tendance à décharger la responsabilité sur Israël. En même temps, il est clair qu’Israël, qui est l’Etat le plus fort, qui a le contrôle du territoire, doit s’engager davantage. Mais de la même façon, les Palestiniens aussi doivent s’engager non seulement à reconnaître Israël, mais aussi à travailler effectivement à la construction de leur Etat ».
Enfin, le P. Pizzaballa a souligné que la situation humanitaire reste très difficile à Gaza, avec le manque – variant selon les périodes – de biens de première nécessité, « ce qui évidemment influence toute la vie de la population ».
« Mais il est aussi vrai, a-t-il ajouté, que les luttes internes et les factions n’aident certainement pas à avoir un seul interlocuteur capable ni à contrôler le territoire ».
Prier pour la Terre Sainte est donc, pour le Franciscain, à l’approche de Noël, la chose « principale ». « Nous devons prier pour que le Seigneur touche le cœur de tous ; chrétiens, juifs et musulmans, pour que d’une façon ou d’une autre, on réussisse à faire quelque chose, de petit, même, mais de positif pour cette région ».
Anita S. Bourdin