L’audience traditionnelle du lundi suivant un consistoire, comme les « visites de courtoisie » de samedi après-midi, sont des moments privilégiés où le peuple de Dieu peut manifester le plus ouvertement et librement son affection à ses pasteurs.
Une délégation de 250 habitants de ce village de 1800 habitants environ était venue de Buonalbergo, village natal du cardinal Farina, dans la province méridionale de Bénévent.
Certains, âgés de près de 90 ans, avaient tenu à faire le déplacement autour de la famille du cardinal, en particulier de l’un de ses « petits » frères, « Maréchal des Carabiniers, devant, cet homme aux cheveux blancs ! », disait avec admiration un vieil homme aux traits burinés de soleil. Ses yeux bleus pétillaient en ajoutant : « Une famille ‘honnête’, vous savez, pas riche, mais ‘honnête’ ! De cinq enfants ». « Non, six, trois filles et trois garçons », corrigeait une femme, déclenchant une discussion très animée, dans le « Bras de Charlemagne » sur le nombre de frères et sœurs du cardinal Archiviste et bibliothécaire de la Sainte Eglise romaine.
Sur une chose, tous se retrouvaient d’accord : l’affabilité exquise du nouveau cardinal, Salésien de Don Bosco. Pour le reste, ils n’étaient guère bavards : la même discrétion naturelle du cardinal Farina.
Ils s’étaient levés vers 3 heures samedi matin. Ils s’étaient embarqués à 4 heures pour arriver à 8 h 30 à Rome, pour le consistoire de 10 h 30, en la basilique vaticane.
A 14 heures, ils avaient de nouveau passé, les premiers, les portiques de sécurité, et ils attendaient l’ouverture de la Porte de Bronze pour aller manifester leur affection au cardinal Farina. Une première volée de marches et ils découvraient, sous le regard vigilant et bienveillant de la Garde Suisse, ces escaliers pontificaux que seul l’amour leur donnait encore l’énergie de gravir.
Dans la soirée, quatre heures et demi de route les attendaient encore. Mais ils avaient reçu la bénédiction du nouveau cardinal, un des leurs, choisi pour « aider le pape » !
Né à Buonalbergo, dans le diocèse d’Ariano Irpino-Lacedonia (province de Bénévent), le 24 septembre 1933, Raffaele Farina est entré chez les Salésiens de Don Bosco à l’âge de 16 ans.
En 1954, il prononça ses vœux perpétuels et commença sa théologie en vue du sacerdoce à l’université salésienne de Turin. Il fut ordonné prêtre 1er juillet 1958.
C’est en 1978 qu’il devint, à Rome, secrétaire du Comité pontifical des Sciences historiques, jusqu’en 1988, puis sous-secrétaire du Conseil pontifical de la culture, pendant six ans.
Nommé préfet de la Bibliothèque apostolique vaticane en mai 1997, il a succédé au cardinal français Jean-Louis Tauran comme Bibliothécaire et archiviste de la Sainte Église Romaine le 25 juin dernier.
Anita S. Bourdin