Peine de mort : Le Saint-Siège demande une sensibilisation au droit à la vie

Mgr Migliore, au lendemain de la résolution de l’ONU

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ROME, Lundi 19 novembre 2007 (ZENIT.org) – Après le moratoire sur la peine capitale adopté par les Nations Unies, le Saint-Siège souligne la nécessité d’« un travail culturel et de sensibilisation au droit à la vie qui doit être fait dans le monde entier ».

Au lendemain de l’approbation, par les Nations Unies, à New York d’une résolution exhortant les Etats à adopter un moratoire des exécutions, l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à New York, Mgr Celestino Migliore, a exprimé la satisfaction de la mission vaticane.

« Nous l’avons tous accueillie, commente Mgr Migliore au micro de Radio Vatican, avec faveur et même une grande joie et une grande satisfaction. Cette résolution, si limitée soit-elle dans son dessein, n’est pas encore l’abolition de la peine de mort, mais un moratoire des exécutions, et a une force qui lui est propre. Il s’agit d’une déclaration de volonté politique, mais pas encore un instrument juridique contraignant. Elle offre cependant à la communauté internationale une base autorisée pour un débat et des initiatives qui pourront conduire à l’abolition définitive de la peine capitale ».

« De la Troisième commission, elle devra passer à l’assemblée, ajoute Mgr Migliore. Cela ne semble pas constituer un grand problème. La vraie question concerne les effets que cette résolution devra produire. Il y a tout un travail culturel et de sensibilisation au droit à la vie qui doit être fait dans le monde entier ».

Pour ce qui est du poids du Saint-Siège dans le concert des Nations sur les thèmes concernant les droits humains et le droit à la vie, Mgr Migliore fait observer que « dans ce cas spécifique, la délégation du Saint-Siège a encouragé et soutenu de différentes façons l’œuvre des délégations gouvernementales qui, avec différentes associations de la société civile, ont promu cette cause. Le secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, intervenant dans le débat général de l’assemblée, il y a plus d’un mois, a rappelé que l’abolition de la peine de mort ne pourra être atteinte de façon efficace et durable que dans le respect du contexte du droit à la vie dans toutes ses phases. Il est logique maintenant que lorsque le Saint Siège parle de questions plus controversées – comme la question de l’avortement – il soit difficile de quantifier l’écoute en terme de votes. Normalement même le vote se tient à ce que les législations nationales disent déjà. Cependant, je peux témoigner que de très nombreuses délégations sont heureuses lorsque le Saint-Siège prend la parole ici, à l’ONU et demeure presque la seule délégation à parler de ces thèmes parce que c’est une voix de la raison que beaucoup entendent en eux-mêmes ».

Enfin, Mgr Migliore estime que ce vote pourra redonner une certaine autorité aux institutions de l’ONU mais il ajoute : « On ne peut cacher que tout cet exercice pour arriver à cette résolution a révélé une fois encore que le manque de conviction pour protéger la vie dans toutes ses phases, spécialement dans la phase première de la naissance, et au terme de la vie même, est un manque réel. Et sur ce point, il me semble, l’ONU sera appelée à réfléchir et aussi à adapter ses initiatives, ses décisions, si elle veut être crédible sur la question du respect de la vie dans toutes ses phases. A ce propos, c’est l’histoire qui nous jugera et qui jugera aussi cette institution ».

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ZENIT Staff

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