ROME, Lundi 12 novembre 2007 (ZENIT.org) – Ceferino Namuncura, salésien de 19 ans, est le premier amérindien mapuche de la pampa d’Argentine à avoir été béatifié, dimanche, en Argentine : Benoît XVI a évoqué le nouveau bienheureux lors de l’angélus de dimanche, place Saint-Pierre.
Ceferino Namuncura, fils du légendaire chef mapuche Manuel Namuncura, qui a gouverné l’un des deux grands royaumes autochtones d’Argentine, est considéré comme le Dominique Savio d’Argentine (cf. le site de la béatification : http://www.ceferino.dbp.org.ar). Les Mapuches ne sont plus que quelques dizaines de milliers en Argentine et au Chili, à la suite de la conquête de la Patagonie par les Européens et les massacres qui l’ont accompagnée au 20e siècle.
Le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, lui-même Salésien de Don Bosco (SDB), a présidé la célébration au nom de Benoît XVI dimanche 11 novembre, à Chimpay, la ville natale du bienheureux, à quelque 850 km au sud-ouest de Buenos Aires. Chimpay est actuellement une ville de 6.000 habitants, aucun n’est Mapuche.
Après l’angélus de dimanche, Benoît XVI s’est adressé à la communauté argentine de Rome, à la délégation spéciale et à la famille salésienne à l’occasion de la béatification de Ceferino Namuncura.
« Rendons grâce au Seigneur, disait le pape en espagnol, pour l’exemple extraordinaire de ce jeune étudiant de 19 ans qui, mû par sa dévotion eucharistique et son amour du Christ, voulait être salésien et prêtre pour montrer le Ciel à ses frères mapuches ».
Le pape soulignait son témoignage d’amour du prochain, spécialement pour les jeunes : « Par sa vie, il éclaire notre chemin vers la sainteté et il nous invite à aimer notre prochain de l’amour même par lequel Dieu nous aime. Demandons à Marie que l’exemple du nouveau bienheureux produise d’abondants fruits de vie chrétienne, principalement chez les jeunes ».
Le cardinal Bertone a commencé la messe en lisant en espagnol puis en mapuche le décret de béatification qui précise : « Ceferino n’oublia jamais qu’il était un Mapuche. En réalité, il avait pour idéal de servir son peuple ».
Ceferino Namuncura est mort de la tuberculose en 1905 à Rome. Il avait alors 19 ans et se préparait à devenir prêtre. Son procès en béatification a été ouvert en 1944. Un miracle a été authentifié en juillet dernier comme étant dû à son intercession.
Il s’agit de la guérison – inexplicable dans l’état actuel de la science – de Valeria Herrera, une jeune Argentine, atteinte d’un cancer de l’utérus, et qui avait prié Ceferino en 2000. Elle a participé à la béatification, ainsi que son mari et leurs trois enfants.
Ceferino est né le 26 août 1886. A l’âge de 11 ans, Ceferino demanda à son père, qui s’était rendu après des années de lutte contre les Européens, afin d’éviter un massacre, et se trouvait alors vieux et humilié, la permission d’aller étudier à Buenos Aires pour « pouvoir être utile à sa race ».
Il devient élève d’un collège religieux, se faisant remarquer aussi pour ses dons pour le chant, aux côtés de Carlos Gardel, le plus célèbre chanteur de tango argentin.
Surtout, il se fit remarquer pour sa foi par le vicaire de Patagonie, Mgr Juan Cagliero. Envoyé à Rome, il fut présenté au pape saint Pie X, en 1904. Mais, atteint de tuberculose, il mourut l’année suivante. Sa dépouille a été rapatriée en 1924 dans la province de Buenos Aires.