ROME, Lundi 26 mars 2007 (ZENIT.org) – L’édition 2007 du Prix Templeton (www.templetonprize.org) pour le progrès de la recherche dans le domaine religieux a été remporté par Charles Taylor, philosophe canadien âgé de 75 ans.
Le Prix Templeton, qui récompense le progrès de la recherche dans le domaine des réalités spirituelles, sera officiellement remis au professeur Taylor le 2 mai prochain au cours d’une cérémonie privée au palais de Buckingham à Londres.
Le professeur Taylor défend depuis presque un demi siècle l’idée que les problèmes du monde ne peuvent être résolus qu’en envisageant leurs racines tant séculaires que spirituelles.
Son engagement est axé sur des questions telles que le rôle de la pensée spirituelle au XXI siècle.
Selon le philosophe canadien, dépendre totalement de points de vue sécularisés ne conduit qu’à des résultats fragmentaires et défectueux. Pour lui, ce rapprochement est par ailleurs mutilant et restrictif quant aux perspectives cruciales qui pourraient aider la communauté globale, de plus en plus exposée à des chocs au niveau des cultures, de la morale, des nationalités et des religions.
Professeur aux universités McGill, de Montréal, et Northwestern, de Chicago, Charles Taylor est l’auteur d’ouvrages de référence sur les débats contemporains sur l’identité.
Premier canadien à se voir décerné le Prix Templeton, Charles Taylor a l’intention d’utiliser ses ressources financières pour faire avancer ses recherches, axées sur le rapport du langage et de la signification linguistique avec l’art et la théologie, et développer de nouveaux concepts liés aux sciences humaines et aux sciences biologiques.
Sur la base de ses recherches, il affirme que « le divorce des sciences naturelles et de la religion a causé des torts aux deux, mais il est également vrai que la culture classique et les sciences sociales ont de manière surprenante été aveugles et sourdes à la spiritualité ».
Charles Taylor a été nommé le mois dernier avec l’historien Gérard Bouchard à la tête d’une commission chargée d’étudier l’épineuse question des « accommodements » accordés à des individus présentant des besoins religieux particuliers, par le premier ministre du Québec Jean Charest.
Très attendu, son dernier ouvrage « A Secular Age », dont la publication par l’Harvard University Press est prévue pour la fin de l’année, est considéré comme l’événement littéraire le plus important de sa vie.
La fondation Templeton a été créée par l’entrepreneur américain, Sir John M. Templeton. Le premier prix Templeton avait été décerné en 1973 à Mère Teresa. Un an après, à frère Roger (1915-2005) – fondateur de la Communauté œcuménique de Taizé (France). Ses autres lauréats incluent le cardinal Leo Jozef Suenens (1904-1996), archevêque de Malines-Bruxelles, décrit comme « un pionnier dans la recherche et dans la thématique du mouvement du Renouveau charismatique », Chiara Lubich, la fondatrice du Mouvement des Focolari, pour avoir favorisé l’engagement des laïcs et le dialogue entre les chrétiens de différentes confessions ; l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne (1983), l’évangéliste américain Bill Graham (1982) et l’ancien président de l’Inde Sarvepalli Radhakrishnan (1975). L’an dernier, la fondation a récompensé le cosmologue John Barrow, de l’université de Cambridge.
Le prix Templeton est doté d’une bourse de 1,5 million de dollars américains.