ROME, Mercredi 21 février 2007 (ZENIT.org) – Le Carême est « une occasion pour ‘redevenir’ chrétiens », pour les baptisés dont le baptême ne semble pas toujours « très efficace », a fait observer Benoît XVI dans sa catéchèse du mercredi consacrée à la signification du carême, dans l’Eglise primitive et aujourd’hui.

Libérés du mal
Dans sa catéchèse en italien, le pape expliquait le sens du carême à partir du dessein de salut de Dieu: « Il s'agit de quarante jours au cours desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ, nous avons été rachetés au pouvoir du mal ».

Enfant de Dieu
«Benoît XVI soulignait ensuite la signification baptismale du carême en disant : « Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle, rétabli gratuitement dans la dignité d’enfant de Dieu. C'est pourquoi, dans la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la «première résurrection» . Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut donner solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie ».

Redevenir chrétiens
Puis le pape soulignait le lien pour les baptisés entre ce sacrement et le carême annuel : « Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un ‘catéchuménat’ renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de «redevenir» chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ ».

Un chemin de toute la vie
« La conversion, faisait observer le pape, n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année: c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour tout chrétien et pour toute communauté ecclésiale, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ ».

Un temps eucharistique
Après le carême sous le signe du baptême, le pape exprimait ce vœu d’un carême « eucharistique » : « Que la période du carême, que nous commençons aujourd'hui par le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à «redonner», à notre tour, son amour à notre prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de tout disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Le chemin du carême, qui dans l'Eglise antique est le chemin vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps «eucharistique» au cours duquel participer avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu ».