ROME, Mercredi 7 février 2007 (ZENIT.org) – « Le respect de la nature n’est pas seulement demandé à l’homme de la rue, mais aussi aux grandes entreprises multinationales », explique Mgr Follo. Il rappelle que lorsque Benoît XVI parle d’écologie, le pape évoque une « écologie de la paix » et « une écologie humaine ».

Mgr Francesco Follo est l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris. Il a participé au congrès « Citoyens de la Terre » organisé par l’ONU sur l’environnement, à Paris. Radio Vatican a recueilli ses réflexions à l’issue du congrès auquel a participé notammment le patriarche œcuménique Batholomaios Ier.

Rappelons que la nouvelle organisation de l’ONU pour l’environnement s’appellera UNEO. Sa constitution a été décidée au cours de la conférence de Paris, à laquelle ont participé 200 délégués de 46 pays. L’organisme aura pour tâche d’évaluer les dégâts environementaux, et de promouvoir de nouvelles technologies et des comportements plus repectueux des écosystèmes, mais aussi de veiller à l’adoption d’une « Déclaration universelle des droits et des devoirs environementaux ».

« Benoît XVI, a expliqué Mgr Follo, parle d’une écologie de la paix, d’une écologie humaine. Ce qui est désormais en jeu, ce n’est pas seulement le respect de la nature, mais le respect de la personne humaine, et la façon dont ces écologies doivent interagir pour une coexistence véritablement humaine ».

Pour ce qui est de l’engagement de l’Eglise en faveur du respect de l’environnement, Mgr Follo soulignait que « l’Eglise soutient une autorité morale qui permette des décisions auxquelles adhèrent différents Etats ».

Et de préciser : « Nous soutenons tout ce qui défend l’homme et sa dignité. Quant à la nature, il est nécessaire de répéter qu’elle ne doit pas être sacralisée, parce qu’elle est faite par Dieu et en fonction de l’homme, et Dieu la lui a confiée pour qu’il en permette le développement ».

Pour le représentant du Saint-Siège, il est important de protéger la nature « parce que grâce aux données publiées par ce groupe de travail sur l’écologie, on n’a jamais été conscient autant qu’aujourd’hui du fait que le problème de la destruction du monde ne vient pas, comme on le craignait il y a quelques décennies, de l’extérieur, lorsque l’on craignait que quelque météorite ne vienne détruire l’humanité ».

« Le problème, insistait Mgr Follo, vient de l’intérieur de l’humanité : l’homme risque de se suicider dans le monde. L’attention réservée à la contribution finale du congrès de Paris au problème écologique ne concerne donc pas seulement le respect de la nature, mais aussi ‘qui’ doit la respecter. Et le respect de la nature n’est pas seulement demandé à l’homme de la rue, mais aussi aux grandes entreprises multinationales qui gèrent leur développement par une exploitation des ressources humaines qui a un impact négatif au point de de pouvoir potentiellement détruire le monde ».

Pour ce qui est du rapport entre écologie et développement, Mgr Follo fait observer : « Nous sommes tous pour le développement. Mais il faut favoriser un développement de tous les pays de façon durable : autrement nous nous trouverons devant la richesse d’un monde pollué et empoisonné, sinon détruit. Une autre remarque s’impose également. Ce développement, qui est en route dans les pays soi disant « pauvres », jusqu’à quel point est-ce un réel développement ou seulement une « délocalisation » de certaines insdustries parce qu’il est trop cher de les maintenir dans le monde soi disant « développé » ? Il convient donc de parler d’une écologie de la paix, d’une écologie humaine, et il me semble que Benoît XVI rappelle aussi cet aspect. Autrement, nous risquons de ne faire qu’un discours « à la mode », qui se préoccupe de la polution, ou du trou d’ozone – ce qui est très important! – mais on ne se préoccupe pas réellement de comment ce développement sera humain. On a besoin d’une autorité mondiale qui élabore une norme ».