ROME, Mercredi 28 février 2007 (ZENIT.org) – L’année 2008-2009 pourrait être une année consacrée à l’apôtre saint Paul, a indiqué ce matin, en la basilique Saint-Paul hors les Murs l’archiprêtre de la basilique papale.
L’archiprêtre de la basilique Saint-Paul hors les Murs, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, a présenté ce matin à la presse vaticane les fouilles qui ont permis de mettre à jour le catafalque de saint Paul, sous l’autel principal de la basilique, mais aussi des restes de la basilique du IVe siècle.
Le cardinal a également évoqué l’éventualité d’une année consacrée à l’apôtre saint Paul, à l’occasion du 2e millénaire de sa naissance du 29 juin 2008 au 29 juin 2009. Une idée que le cardinal a présentée à Benoît XVI, qui aurait accueilli positivement une telle éventualité.
Il s’agirait d’ailleurs d’impliquer les sanctuaires du monde entier dans cette initiative, notamment sur les lieux pauliniens en Turquie, au Moyen Orient, et à Jérusalem.
Mais « aucune décision » n’a été prise, a souligné à plusieurs reprises le cardinal italien, premier archiprêtre de la basilique : il a été nommé par Benoît XVI en 2005. Saint-Paul était la seule des basiliques majeures à ne pas avoir d’archiprêtre – ni de chapitre de chanoines – étant donné la présence d’une abbaye bénédictine, autrefois abbaye « territoriale » c’est-à-dire véritable « diocèse », qui s’étendait pratiquement jusqu’à la côte méditerranéenne. Les moines bénédictins assurent une présence de prière dans ce sanctuaire – la basilique est leur église abbatiale – depuis 1300 ans.
Il y assurent la liturgie ordinaire et l’accueil permanent des pèlerins pour le sacrement de la réconciliation, une des particularités des quatre grandes basiliques, Saint-Pierre, Saint-Jean et Sainte-Marie Majeure. L’archiprêtre est chargé des liturgies « extraordinaires ».
Ce sera aussi l’occasion de publier de nouveaux dépliants pour présenter aux visiteurs l’ensemble du sanctuaire de Saint-Paul.
Des travaux sont actuellement en cours pour faciliter l’accès aux personnes handicapées, avec différentes rampes, pour améliorer l’éclairage (le transept seul a été fait pour le moment), pour la restauration des mosaïques et des marbres précieux, pour améliorer le parcours des visiteurs – avec une zone d’exposition et un musée, regroupant les différentes salles d’exposition -, mais aussi le parcours des moines, mais aussi des choses pratiques pour un lieu qui reçoit de nombreux visiteurs, comme les installations sanitaires, ou la distribution d’écouteurs, pour permettre de conserver un certain recueillement aux groupes, tandis que les moines confessent. Enfin, les travaux prévoient aussi la mise en place d’un système de sécurité et d’un parcours d’évacuation en cas d’urgence.
Benoît XVI tient également, soulignait le cardinal de Montezemolo, a la dimension œcuménique de la basilique : c’est là que s’ouvre et se conclut chaque année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’est là que Jean-Paul II a ouvert la porte sainte en janvier 2000, « à six mains », avec le primat anglican et un représentant de l’Orthodoxie.
Le tombeau de l’apôtre se trouve sous le niveau actuel du sol de la basilique, et l’ouverture de 50 centimètres, percée dans les briques roses, permet d’entrevoir le sarcophage, surmonté d’une inscription indiquant de qui est le tombeau : saint Paul apôtre et martyre – « Paulo apostolo et mart », mais aussi des graffiti. Aucune enquête sur l’intérieur du sarcophage n’est pour le moment envisagée.
Rappelons que l’ancienne basilique du IVe siècle a été détruite aux trois quarts par l’incendie de 1843 et que de l’ancienne basilique ont été sauvés, outre le tombeau de saint Paul, l’abside, et notamment ses mosaïques byzantines, mais aussi les autels latéraux en malachite et lapis-lazuli, don du tsar Nicolas II.
La basilique constantinienne était orientée dans l’autre sens, vers la via Ostiense. Les travaux ont permis de mettre à jour le mur du sarcophage de saint Paul, surélevé par rapport au pavement original en raison des risques d’inondation (avant que le cours du Tibre ne soit maîtrisé).
Les travaux ont également fait découvrir le plan original de la basilique avec l’inclusion du tombeau de l’apôtre dans une abside orientée vers la via Ostiense ( la route d’Ostie). Etant donné l’impossibilité d’amplifier le plan initial, les 5 nefs de la basilique ont ensuite été orientées dans la direction opposée, dans une anse du Tibre.
La première basilique avait été construite – sur le lieu d’une ancienne nécropole – pour abriter la tombe de l’apôtre, en 324, sous Constantin, à environ 2 km de la muraille aurélienne qui ceinture encore une bonne partie de la ville de Rome.
Elle se trouvait en rase campagne et était la plus vaste basilique de Rome, avant la construction de la basilique Saint-Pierre.
Elle fut remplacée à l’époque du règne de Théodose Ier, empereur d’orient, par une basilique nouvelle, orientée cette fois vers l’orient, et beaucoup plus vaste.
En 384,Valentinien II décida le début des travaux, comme en témoigne une lettre adressée par l’empereur au préfet de la ville de Rome, Sallustius, qui était chargé de l’étude des travaux.
Cet édifice est appelé Théodosina, et bien que terminé sous Honorius, il fut construit par Cirade, dit « Professeur Mechanicus » qui projeta le plan à 5 nefs et le portique à 4 arcades. L’édifice fut consacré par le pape Sirice.
Galla Placidia, fille de Théodose, et épouse d’Honorius, avait fait ajouter la mosaïque de l’arc de triomphe, qui sera refaite entre le VIIIe siècle et le IXe siècle.
La basilique fut saccagée par les Lombards en 739 et par les Sarrasins en 847. Pour défendre le lieu saint, Jean VIII ordonna la construction d’un fortin.
Sous le pontificat de Pie VII, dans la nuit du 15 au 16 Juillet 1823, un incendie détruisit la majeure partie de l’édifice. Léon XII s’occupa de la reconstruction de l’édifice, sur le plan paléochrétien.
Le projet de Giuseppe Valadier fut retenu par le Saint Siège. Mais la Commission pour la reconstruction confia les travaux à Pasquale Belli. Après sa mort, Luigi Poletti dirigea les travaux.
On peut actuellement voir dans la basilique une très belle maquette projet de reconstruction de 1844, due à Serafino Colagiacomi, récemment retrouvée, et faite en bois de chêne, de cerisier et de peuplier : elle a été taillée en deux sur la longueur et protégée d’un coffre de verre pour permettre au visiteur de passer à l’intérieur. Le projet de baptistère n’a pas été retenu, mais bien le quadruple portique.
On boucha la moitié des fenêtres de la nef centrale pour ajouter des tableaux racontant la vie de saint Paul, on supprima toutes les irrégularités (colonnes torsadées, décors sous les arcades,…). On remplaça le pavement de marbre uniforme par un pavement géométrique. On plaça un plafond à caissons sur la nef centrale, marquant la charpente.
Les fenêtres sont faites d’une pierre d’albâtre très fine offerte sous Pie IX par l’Egypte, naguère démontées elles ont peu à peu remises en place.
La mosaïque de la façade, du XIe siècle, fut remplacée par une nouvelle, loin des canons esthétiques paléochrétiens. Des restes de la première mosaïque sont visibles derrière l’arc de triomphe. On y ajouta le portique aux cent colonnes, par Gugliemo Calderini, 1928.
La porte sainte en bronze doré est conservée de l’ancienne basilique, et datant d’avant la première croisade (avant 1070) : les caissons représentent des scènes de la vie de saint Paul, et certains
sont encore dispersés dans différents musées européens.