ROME, Dimanche 18 février 2007 (ZENIT.org) – Les défis de la foi que les africains expérimentent dans leur double appartenance, à l’africanité et à la chrétienté : c’est le thème du message de la congrégation pour l’évangélisation des peuples au colloque international sur « Evangélisation, théologie et salut en Afrique ». L’agence vaticane Fides, organe de ce dicastère, fait le point.
Dans l’esprit de l’exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II sur l’Eglise en Afrique, Ecclesia in Africa, qui souligne l’important rôle assumé par les Universités et par les instituts catholiques pour l’évangélisation, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest/Unité universitaire d’Abidjan (UCAO/UUA) a organisé un colloque international, sous le patronage de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique occidentale (CERAO), pour célébrer les 50 ans de la rencontre historique qui s’est déroulée à Paris en 1956, intitulée “Des prêtres noirs s’interrogent”, qui a marqué les origines de la théologie africaine contemporaine.
Le colloque, sur le thème « Evangélisation, théologie et salut en Afrique », a lieu du 15 au 17 février à Abidjan (Côte d’Ivoire) et voit la participation des représentants de l’Eglise africaine et des églises d’Amérique, d’Asie et d’Europe.
L’objectif est de tracer un bilan de ces 50 ans parcourus et d’identifier les perspectives futures pour consolider les ouvertures à l’inculturation et à l’évangélisation en Afrique et dans le monde.
Le secrétaire de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, Mgr Robert Sarah, au nom du cardinal préfet Ivan Dias, actuellement en visite pastorale au Nigeria, a envoyé au président de l’UCAO/UUA, le P. Raphaël Tossou, un message dans lequel il exprime les félicitations de la Congrégation pour l’initiative, « qui témoigne du dynamisme de votre Université dans sa volonté d’apporter une contribution de qualité à la vie de l’Eglise en Afrique et à Madagascar ». Le message souligne que le colloque rappelle justement le synode spécial des évêques pour l’Afrique de 1994 : ses préoccupations, ses défis et ses orientations ont été définis et exprimés clairement dans l’exhortation « Ecclesia in Africa ».
« Les interrogations des prêtres africains, il y a un demi-siècle déjà, démontrent une prise de conscience des défis de la foi que les africains expérimentent dans leur double appartenance à l’africanité et à la chrétienté – poursuit Mgr Sarah. L’émergence de l’Eglise, en Afrique et dans le monde noir en particulier, interpelle et engage tous les baptisés dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, et invite à un discours spécifique et inculturé pour rendre compte des raisons de la foi et du Salut pour tous les Africains. Notre vocation de baptisés fait de nous des missionnaires pour le monde dans lequel nous vivons. L’appel à l’universalité nous oblige aussi à assumer notre responsabilité dans la perspective d’apporter, au travers de notre culture et de nos valeurs africaines, notre contribution au trésor de l’Evangile dans le patrimoine de l’Eglise et du monde ».
Se félicitant pour cet engagement renouvelé que le colloque entend prendre, le message se termine en suggérant plusieurs interrogations à laquelle les participants pourront répondre « dans la prière et dans le témoignage » : « Eglise d’Afrique, qu’as-tu fait de ton baptême ? Eglise d’Afrique, que fais-tu de la foi en Jésus-Christ ? Eglise d’Afrique, quel nouvel élan missionnaire penses-tu assumer dans le contexte difficile de notre continent, épuisé par de nombreuses blessures et abandonné au bord de la route par les structures de notre monde moderne ? ».