Le carême, pour faire l’expérience de l’amour de Dieu, explique le pape

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Message de Benoît XVI pour le carême

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ROME, Mardi 13février 2007 (ZENIT.org) – Les 40 jours de carême et de préparation à Pâques permettent aux chrétiens de « faire à nouveau l’expérience de l’amour de Dieu », explique Benoît XVI.

Ce texte clairement « christocentrique » a été présenté ce matin au Vatican par le président du conseil pontifical Cor Unum, Mgr Josef Cordes.

Mgr Cordes était entouré de ses deux proches collaborateurs, le secrétaire de ce dicastère, Mgr Karel Kasteel, et le sous-secrétaire, le P. Giovanni Pietro Dal Toso, également accompagnés du président de la fondation « Jean XXIII », le P. Oreste Benzi (cf. Zenit du 8 février 2007, et nos prochaines éditions). Le message est publié sur le site Internet du Saint-Siège (www.vatican.va).

« Le Carême est pour chaque chrétien, explique le pape, une expérience renouvelée de l’amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour ‘redonner’ au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques ».

« ‘Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé’ (Jn 19, 37). C’est le thème biblique qui guidera cette année notre réflexion quadragésimale », explique le pape en citant le prophète Zacharie cité par l’évangile de Jean.

« Le Carême, insiste le pape, est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l’Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25) ».

« Contempler ‘celui qu’ils ont transpercé’ nous poussera de cette manière à ouvrir notre cœur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l’être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d’exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l’abandon de tant de personnes », explique Benoît XVI.

Le pape cite quelques passages de l’Ancien Testament qui permettent de comprendre le thème de l’amour de Dieu qui est à la fois Eros et Agapè : « Le prophète Osée exprime cette passion divine avec des images audacieuses comme celle de l’amour d’un homme pour une femme adultère (3, 1-3) ; Ézéchiel, pour sa part, n’a pas peur d’utiliser un langage ardent et passionné pour parler du rapport de Dieu avec le peuple d’Israël (16, 1-22). Ces textes bibliques indiquent que le Tout-puissant attend le ‘oui’ de sa créature comme un jeune marié celui de sa fiancée ».

Mais Benoît XVI rappelle aussi le récit du péché originel selon le livre de la Genèse en disant : « Malheureusement, dès les origines, l’humanité, séduite par les mensonges du Malin, s’est fermée à l’amour de Dieu, dans l’illusion d’une impossible autosuffisance (Jn 3, 1-7). En se repliant sur lui-même, Adam s’est éloigné de cette source de la vie qu’est Dieu lui-même, et il est devenu le premier de ‘ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort’ (Hb 2, 15) ».

Pourtant, le pape manifeste l’amour de Dieu à l’œuvre dès l’origine en disant : « Dieu, cependant, ne s’est pas avoué vaincu, mais au contraire, le ‘non’ de l’homme a été comme l’impulsion décisive qui l’a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice ».

Il répond : « C’est dans le mystère de la Croix que se révèle pleinement la puissance irrésistible de la miséricorde du Père céleste. Pour conquérir à nouveau l’amour de sa créature, Il a accepté de payer un très grand prix : le sang de son Fils Unique. La mort qui, pour le premier Adam, était un signe radical de solitude et d’impuissance, a été ainsi transformée dans l’acte suprême d’amour et de liberté du nouvel Adam. Aussi pouvons-nous bien affirmer, avec Maxime le Confesseur, que le Christ ‘mourut, si l’on peut dire, divinement parce que il mourut librement’ (Ambigua, 91, 1956) ».

« Chers frères et sœurs, invite le pape, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l’amour de Dieu, un amour dans lequel Eros et Agapè, loin de s’opposer, s’éclairent mutuellement. Sur la Croix, c’est Dieu lui-même qui mendie l’amour de sa créature : Il a soif de l’amour de chacun de nous. L’apôtre Thomas a reconnu Jésus comme son ‘Seigneur’ et son ‘Dieu’ quand il a mis la main sur la blessure de son côté ».

« Il n’est pas surprenant que, parmi les saints, fait observer le pape, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l’expression la plus émouvante de ce mystère de l’amour ».

Puis Benoît XVI souligne l’unité des deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain en disant : « La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d’accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s’agit de correspondre à un tel amour pour ensuite s’engager à le communiquer aux autres : le Christ ‘m’attire à lui’ pour s’unir à moi, pour que j’apprenne à aimer mes frères du même amour ».

« Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d’où jaillissent ‘du sang et de l’eau’ (Jn 19, 34) !, insiste le pape. Les Pères de l’Église ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie ».

« Avec l’eau du Baptême, explique le pape, grâce à l’action du Saint Esprit, se dévoile à nous l’intimité de l’amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l’étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3,14) ».

Pour ce qui est de l’eucharistie, le pape explique encore : « Le sang, symbole de l’amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique (…). Nous vivons alors le Carême comme un temps ‘eucharistique’, dans lequel, en accueillant l’amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole ».

Il concluait par cette prière : « Marie, Mère du Bel Amour, tu nous guides dans ce chemin du Carême, chemin d’authentique conversion à l’amour du Christ ».

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ZENIT Staff

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