La carmélite, dépositaire du « 3e secret », révélé par Jean-Paul II, sur les souffrances du pape et de l’Eglise au XXe siècle, avait offert sa canne à Jean-Paul II.
La nouvelle de la mort de sœur Lucie, dernier témoin en vie des apparitions de la Vierge à Fatima, avait été une source de « tristesse » pour Jean-Paul II, avait affirmé le cardinal portugais José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les Causes des saints.
Commentant le décès de la religieuse, âgée de 97 ans, survenu le dimanche 13 février 2005, au couvent de Coïmbra, au Portugal, le cardinal avait souligné: « Nous connaissons bien les relations de profonde amitié qui existaient entre eux. Ils se sont rencontrés plusieurs fois et pour Jean-Paul II ce fut chaque fois un moment de grande spiritualité. Le pape a toujours dit que la Vierge Marie l’avait sauvé lors de l’attentat de la place Saint-Pierre, le 13 mai 1981. Et Fatima et les pastoureaux occupent une place très spéciale dans son cœur ».
Pour remercier la Vierge de lui avoir sauvé la vie lors de l’attentat du 13 mai 1981, Jean-Paul II s’était rendu le 13 mai 1982 à Fatima. La balle qui a blessé le pape a été placée dans la couronne de la statue de la Vierge.
En février 2005, l’état de santé de sœur Lucie s’était aggravé. Le pape lui avait, pour cette raison, adressé un message le samedi 12 février.
L’évêque de Coïmbra, Mgr Albino Cleto avait révélé que la carmélite avait écouté la lecture du message le jour même de sa mort, le dimanche 13 février, et que, « très touchée », elle avait demandé à pouvoir lire personnellement le texte parvenu par fax.
« Ce fut peut-être sa dernière réaction à la vie qui l’entourait », avait ajouté l’évêque.
Dans son message le pape affirmait qu’en apprenant la nouvelle de la maladie de Sœur Lucie, il avait demandé à Dieu que la religieuse puisse vivre « le moment de la douleur et de la souffrance » dans un « esprit pascal ». Il concluait en lui donnant sa bénédiction.
Sœur Lucie est « née au ciel » entourée de ses sœurs du carmel, de l’évêque de Coïmbra, de son médecin et de son infirmière. Elle aurait eu 98 ans le 22 mars suivant.
Le pape Jean-Paul II avait rencontré sœur Lucie au cours des trois visites qu’il a effectuées au Sanctuaire de Fatima, en 1982, 1991, et le 13 mai 2000 : elle a assisté à la béatification de ses petits cousins, les pastoureaux Jacinthe et François.
C’est le cardinal Tarcisio Bertone, alors bras droit du cardinal Ratzinger, qui avait recueilli les réflexions de la carmélite avant la publication du 3e secret.