ROME, Dimanche 11 février 2007 (ZENIT.org) – La féministe Yvonne Knibiehler publie un livre intitulé « Repenser la maternité » : une lecture de « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).
Selon l’auteur, le féminisme a en effet longtemps ignoré la maternité qui, pourtant, reste « un enjeu central de l’identité féminine ». « Le féminisme doit repenser la maternité : tout le reste lui sera donné par surcroît ».
« Je n’ai pas trouvé beau d’être enceinte ni d’accoucher. Ce que j’ai trouvé en revanche miraculeux, c’est la rencontre avec ce petit être qui, dès les premières heures de sa vie, exprime combien il est humain », témoigne-t-elle. C’est en cela qu’Yvonne Knibiehler dit avoir longtemps été en désaccord avec Simone de Beauvoir pour qui la maternité était « un obstacle à la vocation humaine de transcendance ».
Pour Yvonne Knibiehler, s’il est essentiel que la liberté de donner ou non naissance à un enfant soit reconnue légalement, il faut aussi que cette liberté soit doublée d’une liberté psychologique. Elle cite l’exemple des Pays-Bas qui, tout en ayant une des lois les plus permissives sur l’avortement, affiche le taux d’avortement le plus bas du monde. A contrario, la France comptabilise un nombre d’avortements « anormalement élevé ». Selon Yvonne Knibiehler, cette tendance s’explique par le fait que l’on n’avertisse pas suffisamment les femmes qu’avorter est « une épreuve physique et morale ».
« Tant que l’IVG restera pour les femmes un symbole de libération, elles la subiront sans protester, si désagréable soit-elle. Et il en va de même pour la contraception. Les produits dont les femmes ont besoin pour maîtriser leur fécondité sont fabriqués par des multinationales dirigées par des hommes, lesquels se soucient beaucoup plus des profits de ces fabrications que de la libération des femmes ».
Yvonne Knibiehler ajoute que le nouveau féminisme devra aussi aider les femmes à être mères quand elles le souhaitent. « Le féminisme, c’est l’autre face trop longtemps cachée de l’humanisme, doctrine qui prône l’épanouissement de la personne humaine. Car il se trouve que la personne humaine est sexuée ».
Source : Le Monde (Catherine Vincent) 09/02/07