ROME, Vendredi 19 janvier 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la traduction en français du Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale du Malade qui aura lieu le 11 février prochain (cf. Zenit, 13 décembre).
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
LE PAPE BENOÎT XVI
POUR LA XV JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
Chers frères et soeurs,
Le 11 février 2007, jour où l’Eglise célèbre la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes, sera célébrée à Séoul, en Corée, la Quinzième Journée mondiale du Malade. Un certain nombre de rencontres, de conférences, de rassemblements pastoraux et de célébrations liturgiques auront lieu avec les représentants de l’Eglise qui est en Corée, avec le personnel médical, les malades et leurs familles. Encore une fois, l’Eglise se tourne vers ceux qui souffrent et attire l’attention sur les malades incurables, dont un grand nombre meurent à la suite de maladies en phase terminale. Ils sont présents sur chaque continent, en particulier dans des lieux où la pauvreté et les difficultés sont la cause d’une misère et d’une douleur immenses. Conscient de ces souffrances, je serai spirituellement présent à la Journée mondiale du Malade, uni à ceux qui se rencontreront pour discuter du fléau des maladies incurables dans notre monde et qui encourageront les efforts des communautés chrétiennes dans leur témoignage de la tendresse et de la miséricorde du Seigneur.
Etre malade comporte inévitablement un moment de crise et une sérieuse confrontation avec sa propre situation personnelle. Les progrès dans les sciences médicales offrent souvent les instruments nécessaires pour affronter ce défi, tout au moins en ce qui concerne ses aspects physiques. Cependant, la vie humaine a ses limites intrinsèques et, tôt ou tard, elle se termine par la mort. Il s’agit d’une expérience à laquelle chaque être humain est appelé et à laquelle il doit être préparé. Malgré les progrès de la science, on ne peut pas trouver de traitement pour chaque maladie et ainsi, dans les hôpitaux, dans les hospices et dans les maisons du monde entier, nous rencontrons la souffrance d’un grand nombre de nos frères et soeurs incurables et souvent en phase terminale. En outre, des millions de personnes dans le monde vivent encore dans des conditions insalubres et n’ont pas accès aux ressources médicales nécessaires, souvent même à celles de base, avec pour résultat que le nombre d’êtres humains considérés comme « incurables » a beaucoup augmenté.
L’Eglise désire soutenir les malades incurables et ceux qui sont en phase terminale en exhortant à des politiques sociales équitables, qui puissent contribuer à éliminer les causes de nombreuses maladies et en demandant de manière urgente une meilleure assistance pour les personnes qui meurent et pour lesquelles aucun traitement médical n’est disponible. Il est nécessaire de promouvoir des politiques en mesure de créer des conditions où les êtres humains puissent également supporter des maladies incurables et affronter la mort de manière digne. A ce propos, il est nécessaire de souligner encore une fois la nécessité d’un plus grand nombre de centres pour les soins palliatifs qui offrent une assistance intégrale, fournissant aux malades l’aide humaine et l’accompagnement spirituel dont ils ont besoin. Il s’agit d’un droit qui appartient à chaque être humain et que nous devons tous nous engager à défendre.
Je désire encourager les efforts de ceux qui oeuvrent quotidiennement pour garantir que les malades incurables et en phase terminale, ainsi que leurs familles, reçoivent une assistance adaptée et pleine d’amour. L’Eglise, suivant l’exemple du Bon Samaritain, a toujours fait preuve d’une sollicitude particulière pour les malades. A travers chacun de ses membres et ses institutions, elle continue d’être aux côtés de ceux qui souffrent et qui vont mourir, cherchant à préserver leur dignité en ces moments significatifs de l’existence humaine. Un grand nombre de ces personnes, du personnel médical, des agents pastoraux et des volontaires, ainsi que des institutions présentes dans le monde entier, servent inlassablement les malades dans les hôpitaux et dans les unités de soins palliatifs, dans les rues de la ville, dans le cadre des projets d’assistance à domicile et dans les paroisses.
A présent, je m’adresse à vous, chers frères et soeurs qui souffrez de maladies incurables ou en phase terminale. Je vous encourage à contempler les souffrances du Christ crucifié et, en union avec Lui, à vous adresser au Père avec une confiance totale dans le fait que toute la vie, et la vôtre en particulier, est entre ses mains. Sachez que vos souffrances, unies à celles du Christ, se révéleront fécondes pour les besoins de l’Eglise et du monde. Je demande au Seigneur de renforcer votre foi dans Son amour, en particulier au cours de ces épreuves que vous affrontez. Je forme le voeu que, partout où vous êtes, vous trouverez toujours l’encouragement et la force spirituelle nécessaires pour nourrir votre foi et vous conduire plus près du Père de la Vie. A travers ses prêtres et ses collaborateurs pastoraux, l’Eglise désire vous assister et être à vos côtés, en vous aidant à l’heure du besoin et en manifestant ainsi la miséricorde pleine d’amour du Christ envers ceux qui souffrent.
Enfin, je demande à la communauté ecclésiale du monde entier, et en particulier à ceux qui se consacrent au service des malades, de continuer, avec l’aide de Marie, Salus Infirmorum, à rendre un témoignage concret de la sollicitude aimante de Dieu, notre Père. Que la Bienheureuse Vierge, notre Mère, réconforte ceux qui sont malades et soutienne ceux qui ont consacré leur vie, comme de Bons Samaritains, à soigner les blessures physiques et spirituelles des personnes qui souffrent. En union de pensée et de prière, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique en gage de force et de paix dans le Seigneur.
Du Vatican, le 8 décembre 2006
BENOÎT XVI
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