A l’ordre du jour : la normalisation des relations diplomatiques. Cette visite s’inscrit en effet dans une nouvelle vision des autorités Viet-nâmiennes considérant que l’Eglise est une aide non seulement dans l’assistance aux pauvres et des handicapés, – théoriquement prérogatives de l’Etat – mais aussi pour « redonner une âme » à un pays qui doit faire face à des phénomènes de la recherche de la richesse par tous les moyens et de la corruption, précise la même source qui parle « d’amélioration » des relations.
Déjà en 2005, du 27 juin au 2 juillet, avaient eu lieu au Vatican des entretiens avec une commission gouvernementale avec ce souhait final « d’avancer rapidement » vers la « normalisation » de ces rapports.
Le ministre Wu Khoang s’était rendu au Vatican le 29 novembre 2002 pour rencontrer le secrétaire d’Etat de l’époque, le cardinal Angelo Sodano, et le ministre des affaires étrangères de Jean-Paul II, le cardinal Jean-Louis Tauran.
Quant au Vatican, ce sont bien 14 visites accomplies au Viet-nâm ces dernières années, la dernière datant de novembre 2005, sous la houlette du cardinal Crescenzio Sepe alors préfet de la congrégation romaine pour l’Evangélisation des Peuples. Il avait rencontré à Hanoi le vice Premier ministre, Vu Khoan. Le gouvernement avait accepté alors l’érection d’un nouveau diocèse de Ba Ria, et le cardinal Sepe a ordonné 57 prêtres.
En mai 2004, de retour d’une mission au Viet-nâm, Mgr Pietro Parolin, alors sous-secrétaire des affaires étrangères soulignait que « l’on a répété à différentes reprises du côté Viet-nâmien l’intention de laisser derrière soi le passé et regarder avec confiance vers l’avenir ».
A l’occasion de la mort de Jean-Paul II le gouvernement de Hanoi avait adressé ses « condoléances les plus profondes » au Vatican, aux catholiques du monde entier, et aux fidèles catholiques du Viet-nâm. Un message signé par le Premier ministre Pham Van Khai et adressé au cardinal Sodano.
Et le 8 avril 2005, à l’occasion des funérailles du pape Wojtyla, un écran géant avait été installé dans la cathédrale de Hanoi pour permettre aux fidèles de suivre la célébration en direct.
Enfin, comme le pape le mentionnait dans son discours du 8 janvier au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le Viet-nâm a rejoint l’Organisation mondiale du Commerce, qui supposait un progrès dans le respect des droits de l’homme, dont le droit à la liberté religieuse.
« Je forme des vœux, disait le pape, pour le Viet-Nâm, rappelant sa récente adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce. Ma pensée rejoint les communautés chrétiennes. Dans la plupart des pays d’Asie, il s’agit souvent de communautés petites mais vivantes, qui désirent légitimement pouvoir vivre et agir dans un climat de liberté religieuse. C’est à la fois un droit primordial et une condition qui leur permettra de contribuer au progrès matériel et spirituel de la société, et d’être des éléments de cohésion et de concorde ».