ROME, Mardi 28 novembre 2006 (ZENIT.org) – Le président turc des Affaires religieuses, M. Ali Bardakoglu, condamne le terrorisme en présence du pape Benoît XVI qu’il a reçu au siège du « Diyanet ».
Le président turc pour les affaires religieuses, la plus haute autorité de l’islam en Turquie, a reçu le pape avec lequel il a eu un entretien privé vers 16 h 30 avant les deux discours officiels face à la presse. Un échange de présents avait précédé l’entretien privé, loin de l’œil des caméras et des micros des radios.
Dans son discours officiel, le président a souligné que les religions doivent travailler ensemble à la « paix » et à la « justice », surtout dans le contexte actuel de globalisation et de perte des repères éthiques et familiaux.
M. Bardakoglu s’est référé au patriarche Abraham, à Moïse, aux prophètes, qui ont tous, disait-il, eu un « message de paix ». Suivre leurs traces est, disait-il, la grande tâche qui doit être celle de « toute l’humanité ».
Le président Bardakoglu déplorait que le monde actuel soit marqué par le « matérialisme », voyant dans le détachement des hommes et du divin la source de la « tristesse » des générations actuelles.
Soulignant que tous les hommes sont les « fils d’Adam », le président a souhaité l’approfondissement de la « compréhension réciproque », soulignant dans ce domaine le devoir spécifique des religions de « tenir ouvert le dialogue et la communication avec tous », de défendre la « liberté religieuse », la « justice », la « vérité », et le « respect réciproque ».
Il invitait à la « communication » sans chercher à s’affirmer « meilleur que l’autre », de façon à chercher une « saine base pour la paix », et une « paix forte », de façon à ne pas « être manipulés par les politiques internationales ».
Il citait « le sang versé au Moyen Orient » et les efforts de certains pour faire penser que la source des affrontements est d’origine « religieuse ».
Par ailleurs, le président évoquait aussi les « souffrances » dues à la façon dont se réalise la mondialisation, en particulier du fait de la « pauvreté » et des « injustices », déplorant la « crise morale », la « perte des valeurs familiales », les injustices dont les femmes sont « victimes », les difficultés vécues par les enfants, ou les jeunes – il mentionnait la drogue -.
Ces difficultés, le président pour les Affaires religieuses invitait les religions à les surmonter « ensemble », condamnant la violence « quelle que soit son origine ».
« A chaque fois qu’un innocent est tué, c’est comme tuer l’humanité », déclarait-il. Mais il protestait en même temps contre ce qu’il appelait « l’islamophobie » et les « préjugés » de qui considère les musulmans comme fauteurs « de violence et d’actes terribles ».
M. Bardakoglu disait espérer de la visite de son « très cher hôte » une « contribution très forte » dans le domaine de la « compréhension des peuples et des religions ».