ROME, Lundi 27 novembre 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a évoqué l’histoire et la culture de la Turquie lors de l’angélus de dimanche : d’Homère à Diogène, la terre turque a en effet été très féconde.
Radio Vatican rappelle aujourd’hui que s’y sont succédé Hittites, Grecs, Perses, Romains, Byzantins, et Ottomans et que la poésie et la philosophie y ont fait leurs premiers pas.
En effet, selon une tradition, le premier poète grec dont l’œuvre nous soit parvenue, Homère (fin du VIIIe siècle av. J.-C.), aurait été originaire de Smyrne.
Thalès de Milet (625 av. J.-C) voyait dans l’eau, la vie, Anaximène de Milet (Vers le VIIe siècle av J.C. ), dans l’air, l’esprit qui vivifie, Héraclite d’Ephèse, voyait ce principe dans le feu, qu’il appelait aussi « logos », c’est-à-dire « raison de toute chose », « harmonie des contraires ».
Le pays a ainsi toujours été une « charnière » entre Orient et Occident, un pont entre Europe et Asie.
L’Istanbul ottomane, l’ancienne Constantinople romaine et chrétienne, et l’ancienne Byzance grecque, est la seule ville au monde située entre deux continents, divisée par le Bosphore, ce subtil passage de la mer.
L’homme véritable
C’est aussi dans ce pays qu’est né Diogène de Sinope (-412 / -323), le philosophe cynique qui tenait une lampe allumée en plein jour, à la recherche, disait-il d’un « homme vrai ».
Le vrai Dieu
Bien avant lui (1800 ans av. J.-C.), c’est encore en Turquie, à Harran, l’une des plus anciennes cités mésopotamiennes, que Dieu a parlé à Abraham, en route vers la terre de Canaan. Selon la Genèse en effet, Abraham parti de Ur en Chaldée, et il aurait fait halte à Urfa, à la recherche du vrai Dieu. Situé au pied de la citadelle, Gölbasi, ensemble de mosquées et médersas, se reflète dans le grand bassin aux carpes sacrées, appelée « carpes d’Abraham ».
Vrai Dieu et vrai homme
C’est encore en Turquie que saint Paul est venu annoncer le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Il écrit, dans sa lettre aux habitants d’Ephèse, sur la Mer Egée, que le Christ est le Principe de toute chose, et qu’il est « notre paix » et a « abattu le mur de séparation » entre juifs et païens, faisant des deux « un seul peuple ».
Saint Jean l’Evangéliste vécut lui aussi à Ephèse, avec la Mère de Jésus, Marie. Il explique que le Logos, la Raison de toute chose coïncide avec l’amour.
Une antique tradition affirme que c’est à Ephèse que se situe la Dormition de la Vierge Marie, et son assomption au Ciel, première créature humaine à être totalement unie à la gloire du Ressuscité, dans son corps et dans son âme.
En effet, c’est en 1891 que le site archéologique a été découvert par les pères Lazaristes d’Izmir, qui suivirent les indications données par la bienheureuse mystique allemande, Katherine Emmerich (1774-1824).