ROME, Lundi 6 novembre 2006 (ZENIT.org) – Dans cet entretien, à paraître dans le prochain numéro 3046 de France Catholique daté du 10 novembre (cf. www.france-catholique.fr), le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec explique pourquoi il est venu participer au congrès de la Nouvelle évangélisation qui vient de s’achever à Bruxelles, après les éditions de Vienne, Paris, et Lisbonne, et avant celle de Budapest. Il évoque le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, en 2008 et le 300e anniversaire de la mort de Mgr Laval, premier évêque du Canada.
France catholique – Monsieur le Cardinal, vous êtes venu du Canada pour ce Congrès, pourquoi ?
Card. Ouellet – Je m’intéresse à cette expérience des Congrès internationaux d’Evangélisation dans les grandes métropoles depuis le début à Vienne ; je connais très bien le Cardinal Schönborn, ainsi que les autres cardinaux impliqués, et j’avais confiance. Je savais aussi que l’Emmanuel, que je connaissais également, était très impliqué. Je suis venu pour encourager l’expérience, qui donne de bons fruits partout et apprendre à voir comment ça se déroule. Et puis aussi, j’ai emmené une petite équipe de 3 personnes qui aura en charge avec moi le Congrès eucharistique de Québec en 2.008 pour comparer les questions d’organisation.
Ce Congrès eucharistique de Québec va toucher la ville mais aussi la grande province de Québec, tout le Canada, et même les Etats-Unis ; nous espérons de 10.000 à 15.000 congressistes. Ce sera donc encore plus grand que le Congrès de Bruxelles.
Je suis enchanté de ce que j’ai vu. La journée de la Toussaint a été très festive, avec une très belle liturgie dans le cadre de cette cathédrale illuminée.
J’ai beaucoup aimé également la soirée de prière de la Toussaint, une très bonne introduction par la louange dans le sens de la fête de tous les saints, le choix des saints qui étaient évoqués, les témoignages. Tout cela préparait bien l’adoration et la bénédiction du Saint Sacrement porté dans toute l’église. C’était là une forte motivation pour l’exercice de la foi.
Parmi les conférences, celle de Nicolas Buttet sur l’Eucharistie était d’une belle profondeur théologique, avec clarté d’exposition ; j’ai été touché aussi par le témoignage très fort de la Burundaise : paradoxalement, d’une tragédie est née une vocation.
Maintenant je veux aller voir les évangélisations des jeunes à Sainte Catherine [autour d’une église en plein centre de Bruxelles].
France catholique – Et pour revenir au Congrès eucharistique de Québec ?
Card. Ouellet – Ce Congrès eucharistique sera précédé comme habituellement par un Symposium théologique. Le thème : L’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde.
Vous savez que la devise de la ville de Québec est « Don de Dieu feray valoir ». Et nous avons eu depuis le début du Pontificat de Jean-Paul II jusqu’à maintenant 14 canonisations et béatifications de saints du Québec…
L’eucharistie fait l’Eglise. Le don de Dieu, c’est lui-même.
Le premier don au monde avec l’eucharistie, c’est l’Eglise, c’est un mystère d’alliance pour la vie du monde. On a tendance à faire du moralisme, au lieu de voir un lien intrinsèque avec l’eucharistie.
Le sommet de la kénose, de l’abaissement de Dieu, c’est l’eucharistie. Ainsi Dieu lui-même s’engage, et nous nous engageons avec lui, à sa suite.
Il y aura dans le Congrès une montée vers l’adoration, qui sera fortement présente le jeudi, et cela culminera avec le témoignage de la famille chrétienne et de la vie consacrée.
Historiquement, ce sera le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec [1608]. Pour les chrétiens canadiens ce sera aussi le 300e anniversaire de la mort de Mgr Laval, premier évêque du Canada.