ROME, Vendredi 22 septembre 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI recevra à Castel Gandolfo, lundi prochain, 25 septembre, les ambassadeurs des pays à majorité musulmane accrédités près le Saint-Siège et certains responsables des communautés musulmanes en Italie, en présence du cardinal Paul Poupard, président des conseils pontificaux de la Culture et pour le Dialogue interreligieux.
La rencontre, prévue à 11 h 45, a été annoncée officiellement par la salle de presse du Saint-Siège en fin de matinée, au moment où commence le Ramadan.
La clôture du Ramadan est l’occasion chaque année pour le saint-Siège d’adresser un message au Musulmans du monde (cf. Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux)
Il sera question en priorité ce que Benoît XVI appelle « l’urgence » du dialogue entre les cultures et les religions monde.
Cette assemblée suit les différentes mises au point de Benoît XVI sur le texte réel de son intervention à Ratisbonne devant le monde de la science, le 12 septembre dernier.
Rappelons qu’après le communiqué du directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a lui aussi publié une déclaration, le 16 septembre, avant celle du pape, le 17 septembre à l’angélus : une déclaration publiée ensuite en arabe sur L’Osservatore Romano des 18-19 septembre. Le pape y annonçait la clarification plus détaillée apportée lors de l’audience générale de mercredi, 20 septembre.
Le pape a répété son « profond respect » pour les Musulmans qui « adorent le Dieu unique » et qui, avec l’Eglise défendent et promeuvent pour tous la « justice sociale », les « valeurs morales », « la paix et la liberté ».
Benoît XVI a également exprimé cette espérance que ses propos à Ratisbonne puissent susciter un élan et un « encouragement » à un « dialogue positif – même autocritique – entre les religions et entre la raison moderne et la foi des chrétiens ».
La réaction, positive, à cette annonce ne s’est pas fait attendre en Italie : « Il me semble que c’est une bonne idée pour mettre fin à une polémique basée sur quelques mots extrapolés d’un discours plus complexe », a déclaré l’ambassadeur Mario Scialoja, représentant en Italie de la Ligue musulmane mondiale.
« L’espérance, disait-il, est de clore finalement une polémique qui a dépassé toute limite ».
Pour Sergio Yahe Pallavicini, vice-président de la Communauté religieuse islamique (COREIS) « c’est une grande occasion de dialogue, aussi à la lumière du début du Ramadan ». Pour lui, il s’agit d’une « importante manifestation de sensibilité de la part du pontife, qui a une valeur symbolique et spirituelle qui a un grand impact, également en considération des réactions inconsidérées et des interprétations erronées qui ont suivi certains passages du discours de Benoît XVI à Ratisbonne ».
Pour Mohamed Nour Dachane, président de l’Union des communautés et des organisations islamiques italiennes (UCOII), cette initiative du pape est source « d’espérance ».
Autant de déclarations citées aujourd’hui par Radio Vatican.
Avant même que le pape relance le dialogue par ce geste, des communautés musulmanes s’étaient dites satisfaites par les explications du pape, comme les communautés de Russie, à la suite de leur rencontre avec Mgr Kondrusiewicz. En effet, les évêques et les nonces des pays où se trouvent des communautés musulmanes ont été sollicités par le Saint-Siège en vue de faire parvenir le texte exact du pape et les déclarations successives qui en ont souligné le sens exact.