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Chers enfants de la Première Communion !
Chers parents et éducateurs !<br> Chers frères et sœurs !

La lecture que nous venons d'entendre est un passage du dernier livre des écrits du Nouveau Testament, que l'on appelle l'Apocalypse. Il est permis au voyant de jeter un regard vers le haut, dans le ciel, et en avant, vers l'avenir. Mais, précisément ainsi, il parle également de la terre et du présent, de notre vie. En effet, au cours de notre vie nous sommes tous en chemin, progressant vers l'avenir. Et nous voulons trouver la bonne voie : découvrir la vie véritable, non pas finir dans une voie sans issue ou dans le désert. Nous ne voulons pas avoir à dire, à la fin : j'ai pris la mauvaise route, ma vie est un échec, elle s'est mal passée. Nous voulons nous réjouir de la vie ; nous voulons, comme l'a dit une fois Jésus, « avoir la vie en abondance ».

Mais écoutons à présent le voyant de l'Apocalypse. Que nous a-t-il dit dans ce passage qui vient de nous être lu ? Il nous parle d'un monde réconcilié. D'un monde dans lequel les hommes « de toutes nations, races, peuples et langues » (7, 9), sont réunis dans la joie. Alors, nous nous demandons : « Comment cela peut-il se produire ? Quelle est la route qui y conduit ? ». Et bien, la première chose, la plus importante, est : ces personnes vivent avec Dieu ; Il a dressé « sur eux sa tente » (7, 15), dit notre Lecture. Et nous nous demandons encore : « Quelle est cette “tente de Dieu” ? Où se trouve-t-elle ? Comment pouvons-nous y arriver ? » Le voyant fait peut-être allusion au premier chapitre de l'Evangile de Jean, où l'on lit : « Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous » (1, 14). Dieu n'est pas loin de nous, dans un lieu très éloigné de l'univers, où personne ne peut arriver. Il a placé sa tente parmi nous : en Jésus il est devenu l'un de nous, de chair et de sang, comme nous. Telle est sa tente. Et lors de l'Ascension, il n'est pas allé dans un lieu éloigné de nous. Sa tente, Lui-même avec son Corps, reste parmi nous comme l'un de nous. Nous pouvons le tutoyer et parler avec Lui. Il nous écoute et, si nous sommes attentifs, nous l’entendons également nous répondre.

Je répète : en Jésus c'est Dieu qui « place sa tente » parmi nous. Mais je répète également : Où cela se passe-t-il précisément ? Notre Lecture apporte deux réponses à cette question. Elle dit à propos des hommes réconciliés qu'« ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (7, 14). Cela retentit de façon très étrange pour nous. Dans le langage codé du voyant, il s’agit d’une allusion au Baptême. La parole à propos du « sang de l'Agneau » fait allusion à l'amour de Jésus qu'Il a conservé jusqu'à sa mort sanglante. Cet amour divin et en même temps humain est le bain dans lequel Il nous plonge par le Baptême — le bain dans lequel il nous lave, nous rendant propres au point d'être dignes de Dieu, de pouvoir vivre en sa compagnie. Cependant, l'acte du Baptême n'est qu'un début. En marchant avec Jésus, dans la foi et dans la vie avec Lui, son amour nous touche pour nous purifier et nous rendre lumineux. Nous avons entendu que, dans le bain de l'amour, les vêtements sont devenus blancs. Dans l'esprit du monde antique, le blanc était la couleur de la lumière. Les vêtements blancs signifient que, dans la foi, nous devenons lumière, nous effaçons les ténèbres, le mensonge, la fausseté, le mal en général, nous devenons des personnes claires, dignes de Dieu. L'habit baptismal, ainsi que celui de la Première communion que vous portez, veulent nous le rappeler et nous dire : grâce à la coexistence avec Jésus et avec la communauté des croyants, avec l'Eglise, deviens toi aussi une personne lumineuse, une personne de vérité et de bonté — une personne dans laquelle transparaît la splendeur du bien, de la bonté de Dieu lui-même.

La deuxième réponse à la question « où trouvons-nous Jésus ? », nous est à nouveau donnée par le voyant dans son langage codé. Il dit que l'Agneau guide la multitude de personnes de chaque culture et nation aux sources d'eau vive. Sans eau, il n'y a pas de vie. Les personnes dont la patrie côtoyait le désert le savaient bien. Ainsi, l'eau de la source est devenue pour elles le symbole de la vie par excellence. L'Agneau, c'est-à-dire Jésus, guide les hommes aux sources de la vie. L'Ecriture Sainte, à travers laquelle Dieu nous parle et nous dit comment vivre de manière juste, fait partie de ces sources. Mais ces sources possèdent davantage encore : en vérité, la source authentique est Jésus lui-même, en qui Dieu se donne à nous. Et il accomplit cela en particulier dans la sainte Communion, dans laquelle nous pouvons, pour ainsi dire, boire directement à la source de la vie : Il vient à nous et s'unit à chacun de nous. Nous pouvons le constater : à travers l'Eucharistie, le Sacrement de la Communion, se forme une communauté qui dépasse toutes les frontières et embrasse toutes les langues — nous le voyons ici : des évêques de toutes les langues et de toutes les parties du monde sont présents — à travers la communion se forme l'Eglise universelle, dans laquelle Dieu parle et vit avec nous. C'est de cette façon que nous devons recevoir la Communion : comme une rencontre avec Jésus, avec Dieu lui-même, qui nous guide aux sources de la vie véritable.

Chers parents ! Je voudrais vous inviter vivement à aider vos enfants à croire, vous inviter à les accompagner dans leur chemin vers la Première Communion, un chemin qui se poursuit ensuite, à les accompagner sur leur chemin vers Jésus et avec Jésus. Je vous en prie, allez avec vos enfants à l'église pour participer à la célébration eucharistique du dimanche ! Vous verrez que cela n'est pas du temps perdu ; c'est en revanche ce qui garde la famille véritablement unie, en lui donnant son centre. Le dimanche devient plus beau, toute la semaine devient plus belle, si vous participez ensemble à la liturgie dominicale. Et, s'il vous plaît, priez aussi ensemble à la maison : à table et avant d'aller vous coucher. La prière nous conduit non seulement vers Dieu, mais également l'un vers l'autre. C'est une force de paix et de joie. La vie en famille devient plus joyeuse et acquiert un plus grand souffle si Dieu y est présent et que l'on ressent sa proximité dans la prière.

Chers professeurs de religion et chers éducateurs ! Je vous prie de tout cœur de garder vivante à l'école la recherche de Dieu, de ce Dieu qui en Jésus Christ s'est rendu visible à nous. Je sais que dans notre monde pluraliste il est difficile d'établir un discours sur la foi à l'école. Mais il n'est absolument pas suffisant que les enfants et les jeunes n'acquièrent à l'école que des connaissances et des capacités techniques, et non les critères qui donnent aux connaissances et aux capacités une orientation et un sens. Stimulez les élèves pour qu'ils posent des questions non seulement sur telle ou telle chose — ce qui est également positif — , mais qu'ils interrogent en particulier pour savoir « d'où » et « vers où » va notre vie. Aidez-les à se rendre compte que toutes les réponses qui ne parviennent pas jusqu'à Dieu sont trop courtes.

Chers pasteurs d'âmes et vous tous qui exercez des activités d'assistance dans les paroisses, je vous demande de faire tout votre possible pour rendre la paroisse une patrie intérieure pour les hommes — une grande famille, dans laquelle nous vivons en même temps l'expérience de la famille encore plus grande qu'est l'Eglise universelle, en apprenant à travers la liturgie, la catéchèse et toutes les manifestations de la vie paroissiale à marcher ensemble sur le chemin de la vie véritable.

Les trois lieux de la formation — famille, école et paroisse — vont de pair et nous aident à trouver la route vers les sources de la vie ; en vérité, chers enfants, chers parents, chers éducateurs , nous tous désirons « la vie en abondance ».

Amen.

© 2006 Texte original : Libreria Editrice Vaticana
Traduction réalisée par Zenit