ROME, Jeudi 14 septembre 2006 (ZENIT.org) – Suite à un article qui, « déforme son cheminement réel et porte atteinte à sa mémoire », la communauté de Taizé a expliqué la démarche de frère Roger, dans un communiqué de presse (cf. www.taize.fr): il s’agit d’une démarche originale sans « rupture » de communion.

La communauté de Taizé communique :

Dans un article concernant frère Roger, le journal « Le Monde » du 6 septembre 2006 a donné du crédit et de l’écho aux affirmations d’une petite feuille d’information qui déforme son cheminement réel et porte atteinte à sa mémoire.

Un texte du Conseil Pontifical pour l’Unité des chrétiens, de Rome, est sollicité pour appuyer la thèse d’une « conversion » de frère Roger, alors que ce texte ne dit rien de tel. Quant à l’évêque émérite d’Autun, Mgr Séguy, il a déjà nuancé ses paroles. Refusant le terme de "conversion", il a déclaré à l’AFP : "Je n'ai pas dit que Frère Roger avait abjuré le protestantisme, mais il a manifesté qu'il adhérait pleinement à la foi catholique. »

D’origine protestante, frère Roger a accompli une démarche qui n’a pas de précédent depuis la Réforme : entrer progressivement dans une pleine « communion » avec la foi de l’Église catholique sans une « conversion » impliquant une rupture avec ses origines. En 1972, l’évêque d’Autun de l’époque, Mgr Le Bourgeois, lui a donné la communion pour la première fois simplement, sans lui demander d’autre profession de foi que le Credo récité lors de l’Eucharistie, et commun à tous les chrétiens. Plusieurs témoins qui étaient présents peuvent en attester.

Parler à ce propos de « conversion », c’est ne pas comprendre l’originalité de ce que frère Roger a recherché.

Cette démarche de frère Roger n’a jamais rien eu de caché. En 1980, lors d’une rencontre européenne de jeunes à Rome, il l’a exprimée publiquement en ces termes, en présence du pape Jean-Paul II dans la basilique Saint Pierre: « J’ai trouvé ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque. »

La démarche de frère Roger n’a pas été comprise par tous mais elle a été accueillie par beaucoup, par le Pape Jean-Paul II, par des évêques et des théologiens catholiques qui sont venus célébrer l’eucharistie à Taizé, et aussi par des responsables d’Eglises protestants et orthodoxes avec lesquels frère Roger a patiemment construit une confiance au long des années.

Ceux qui veulent à tout prix que les confessions chrétiennes trouvent chacune son identité en s’opposant à l’autre ne peuvent bien sûr pas saisir le cheminement de frère Roger. Il était un homme de communion et c’est peut-être cela qui pour certains est difficile à comprendre.