Benoît XVI se reconnaît dans l’ours de saint Corbinien

Rencontre au pied de la colonne de Marie

Share this Entry

ROME, Dimanche 10 septembre 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a fait sourire toute la Marienplatz samedi, en se comparant à l’ours de saint Corbinien.

Benoît XVI y a en effet renouvelé la prière de consécration à la Vierge qu’il avait faite en quittant son diocèse, en 1982, après 5 ans à la tête de l’archidiocèse.

Benoît XVI a été accueilli par le cardinal Friedrich Wetter, son successeur, sur une tribune au pied de la colonne de la Vierge, portant les armes du pape réalisées avec des fleurs multicolores sur fond de fleurs blanches.

Dans son allocution, Benoît XVI a évoqué la légende de l’ours de saint Corbinien, présent justement sur ce blason, se comparant à cet ours transformé par le saint en bête de somme.

Le pape passait par saint Augustin pour appuyer sa comparaison. Mais à Rome, faisait-il remarquer, Corbinien a relâché l’ours qui a retrouvé sa liberté. Avant d’ajouter, en provoquant un sourire général : « pour moi, cela a été le contraire ».

Les défenseurs de l’ours en Bavière apprécient d’ailleurs particulièrement le fait que leur ancien archevêque ait choisi de mettre cet ours sur son blason !

Déjà dans son autobiographie, « Ma vie, souvenirs (1927-1977) » (Fayard), le cardinal Joseph Ratzinger racontait, à propos de l’ours, déjà présent sur ses armes, la légende de saint Corbinien de Freising.

Un ours dévora le cheval du saint évêque en route pour Rome. L’ours dut porter le chargement du cheval. Le cardinal rapproche cette légende de l’interprétation que saint Augustin fait d’un verset de psaume : « Il avait choisi la vie de chercheur et avait été destiné par Dieu à être une ‘bête de somme’, un bœuf docile qui tire la charrue de Dieu en ce monde ».

Il explique : « L’ours qui remplaça le cheval – ou plutôt le mulet – de saint Corbinien et fut chargé de son fardeau, qui devint sa bête de somme (contre son gré), n’est-il pas l’image de ce que je dois faire et de ce que je suis ? ‘Je suis devenu ton mulet chargé de ton joug, et c’est ainsi que je suis tout près de Toi pour toujours’ » (p. 143).

Le cardinal concluait : « Quels détails ajouterai-je sur mes années d’épiscopat ? On raconte qu’à son arrivée à Rome Corbinien remit l’ours en liberté. Qu’il soit allé dans les Abruzzes ou retourné dans les Alpes, cela n’intéresse pas la légende. Quant à moi j’ai, entre-temps, fait mes valises pour Rome et depuis longtemps je marche, mes valises à la main, dans les rues de la Ville éternelle. J’ignore quand on me donnera congé, mais je sais que cela vaut pour moi aussi : ‘Je suis devenu ta bête de somme ; et c’est justement ce que je suis auprès de Toi’ » (p. 144).

A l’aéroport, samedi, des centaines de personnes, notamment des Bavarois en costume traditionnel, étaient sur le tarmac pour saluer le pape Ratzinger, en visite dans sa Bavière natale, et des milliers s’agglutinaient le long du parcours de la papamobile jusqu’au centre ville, tandis que les cloches de la ville sonnaient à toute volée pour se mêler à la joie générale.

Un accueil que le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi a qualifié de « chaleureux » et « affectueux ».

A l’aéroport, le pape soulignait : « C’est la première fois que je reviens en Bavière depuis que j’ai pris ma place au Saint-Siège ». Il évoquait ses « souvenirs de gens et d’événements » qui l’ont « fortement marqué » : les applaudissements lui répondaient.

Et à l’issue de la prière sur la Marienplatz, le pape s’arrêtait à saluer des personnes dont visiblement il reconnaissait le visage : il en a été de même lors de toutes les rencontres de ces deux premier jours, lors de rencontres prévues et imprévues.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel