ROME, Lundi 4 septembre 2006 (ZENIT.org) – C’est dans les cœurs qu’il faut construire la paix, par la prière et le dialogue des religions, pour soustraire le monde aux menaces de guerre, affirme Benoît XVI.
Le pape a adressé un message à l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, qui l’a lu aux participants du colloque « Hommes et religions » organisé à Assise ces 4 et 5 septembre, par la communauté de Sant’Egidio et par la conférence des évêques catholiques de l’Ombrie, vingt ans après la première assemblée dont Jean-Paul II a eu l’initiative.
Il donnait ainsi naissance à « l’esprit d’Assise », que le fondateur de Sant’Egidio, Andrea Riccardi, a évoqué en inaugurant l’assemblée.
Parmi les intervenants de cette session inaugurale, le cardinal Paul Poupard, président des conseils pontificaux de la Culture et pour le Dialogue interreligieux, a évoqué : « Les religions retrouvent des raisons de vivre ensemble ».
« La religion, insiste le pape, ne peut qu’être artisan de paix », et cette paix constitue « une valeur qui rassemble beaucoup de choses. Pour la construire, les voies de l’ordre culturel, politique, économique sont certes importantes. Mais la paix doit avant tout être bâtie dans les cœurs ».
Benoît XVI a tenu à rappeler, parmi les caractéristiques de la rencontre d’Assise depuis 1986, « la valeur de la prière dans la construction de la paix » comme le manifeste cette réunion de représentants des diverses religions.
Le pape y voit la mise en évidence efficace d’une « pédagogie de la paix fondée sur l’amitié, l’accueil réciproque, le dialogue entre les hommes de différentes cultures et religions ».
Pourtant, cette rencontre interreligieuse de prière ne doit en aucun cas donner prétexte, recommande le pape, à des « interprétations syncrétistes, fondées sur une conception relativiste ».
« C’est un devoir », insiste-t-il, que « d’éviter des confusions inopportunes », en particulier lorsqu’on se retrouve à prier ensemble pour la paix, il convient que la prière se déroule selon les chemins distincts qui sont propres aux différentes religions.
« La convergence des différences ne doit pas donner l’impression, explique le pape, que l’on cède à ce relativisme qui nie le sens même de la vérité et la possibilité de la puiser ».
Benoît XVI souligne que l’intuition de Jean-Paul II a été confirmée par l’histoire. Il fait remarquer qu’après la fin de la Guerre froide et l’échec du rêve de paix, le terrorisme et la violence, les diversités culturelles et religieuses mettent la paix à dure épreuve.
C’est pourquoi le pape répète que « la religion doit unir et non diviser », et la prière constitue un « élément déterminant pour une pédagogie de la paix efficace », et l’on a besoin d’elle aujourd’hui plus que jamais face au phénomène de tant de jeunes qui sont éduqués à des sentiments de haine et de vengeance et ainsi préparés à de nouvelles violences.
« Il n’est licite pour personne de prendre le présupposé ou le prétexte de la différence religieuse pour avoir une attitude belliqueuse envers les autres êtres humains », déclare Benoît XVI.
C’est pourquoi le pape invite à favoriser la rencontre, dans le sillage du message fondamental de saint François, point de référence pour qui cultive aujourd’hui l’idéal de la paix, du dialogue entre les personnes et entre les religions et les cultures.
« Malgré les différences qui caractérisent les différents chemins religieux, la reconnaissance de l’existence de Dieu, à laquelle les hommes peuvent parvenir même en partant seulement de l’expérience de la Création, ne peut qu’inciter les croyants à reconnaître les autres êtres humains comme des frères », explique le pape.
Et si l’on ne veut pas trahir le message de François, dont on fête cette année le VIIIe centenaire de la conversion, il faut toujours rappeler, conclut le pape, que c’est en choisissant le Christ de façon radicale, qu’il a eu la clef pour comprendre la fraternité à laquelle tous les hommes sont appelés.