Le « sens religieux » de Don Giussani impressionne aussi le monde arabe

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Traduction en arabe du livre du fondateur de Communion et Libération

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ROME, Mercredi 30 août 2006 (ZENIT.org) – Jeudi 24 août a été présentée au Meeting de Rimini la traduction en arabe du livre « Le sens religieux » écrit par Mgr Luigi Guissani, fondateur du Mouvement « Communion et libération ».

Il s’agit de l’ouvrage le plus célèbre de don Guissani et qui représente l’un des pivots de la philosophie de ce Mouvement ecclésial. Avec l’édition arabe, le nombre de langues dans lequel il a été traduit et publié s’élève à 19. L’édition en langue japonaise est presque terminée, tandis que les éditions en chinois et en hébreu sont en préparation.

Dans l’introduction, Mgr Fouad Twal, Patriarche coadjuteur de Jérusalem des Latins, écrit : « Nous te recommandons ce livre spirituel exceptionnel qui t’amène à te découvrir toi-même, à découvrir l’autre et à découvrir Dieu ».

Selon Mgr Twal, le livre de don Giussani « présente le sens religieux ou l’expérience de Dieu, avec des paroles sublimes et courageuses » parce que « le sens religieux est la connaissance et la certitude de la présence de Dieu. C’est comprendre la présence de Dieu et la tentative d’aller vers lui. C’est voir sa main dans ce qui est visible et ce qui est invisible. C’est la maturité dans la connaissance de Dieu, c’est être sensible à ses légers chuchotements et à ses gestes doux, sans le voir. En d’autres termes, c’est l’expérience de Dieu, c’est l’expérience de la vie ».

« Le sens religieux ne signifie pas parler longuement avec Dieu, conclut le Patriarche. Le sens religieux c’est laisser Dieu te parler de Lui-même. Le sens religieux, c’est être amoureux de Dieu, et savoir avec certitude qu’Il frappe à chaque instant à ta porte et attend ta réponse ».

Au cours de la présentation, Farouk Wa’li, professeur de Sciences islamiques à la faculté copte-catholique de Sakakini du Caire, a expliqué que le livre de don Giussani présente « une nouvelle façon de comprendre la réalité et la raison ».

« Des concepts difficiles à comprendre pour la langue arabe, a précisé le professeur égyptien ; par exemple le réalisme est un concept toujours tronqué, incomplet, parce que privé de liberté humaine ».

Le terme « raison », a commenté Farouk Wa’li, « signifie en langue arabe, compréhension, possibilité de connaissance, une sorte de barrière à la limite de ce qui est déjà connu et déjà dit ».

La pensée arabe a toujours été caractérisée par un conflit, « d’une part les racines, les sources, de l’autre la modernité ». Cela a engendré une crise de la pensée arabe moderne parce qu’il n’existe pas d’unité entre maintenant et ici, « entre la réalité et la vie ».

Le professeur égyptien a confessé faire partie de ceux qui nourrissaient « des préjugés et de l’aversion à l’égard de l’occident et de tout ce qui n’appartient pas à (son) univers de référence, mais la rencontre avec un étudiant chrétien venu au Caire pour étudier l’arabe (lui) a fait comprendre que l’autre est une partie essentielle de (son) existence. Et que la voie maîtresse de la connaissance est l’amitié ».

Farouk Wa’li a ainsi conclu en soulignant que : « Les fondamentalistes prêchent la haine à l’égard de tout ce qui n’appartient pas à l’univers musulman, éduquent à une conception du moi qui fait abstraction du toi, de la relation avec l’autre ».

Et en outre, « ils trompent le peuple avec des formules aussi fascinantes qu’illusoires…. Giussani exalte la raison comme ouverture à la réalité et comme chemin vers le Mystère. Je veux le remercier parce qu’il nous a réunis dans cette salle et parce que vous avez su faire le premier pas vers l’autre ».

« J’ai été surpris par ce livre – a déclaré Said Shoaib, directeur du journal égyptien Hurreya (Liberté) – parce que « j’ai constaté qu’il présente un nouveau visage de l’Europe. C’est une invitation à réfléchir, et à la liberté, une invitation à récupérer et à regagner ce que tu as reçu de tes parents ».

Après avoir expliqué qu’« en Egypte la foi tend, en grande partie, à se refermer sur elle-même, et que celui qui sort de ce modèle devient un apostat », le directeur de Hurreya a conclu en affirmant que « ce livre ne présente pas une idéologie fermée ou une image fermée de la religion. Il ne présente pas la religion comme une alternative à la vie, mais comme un encouragement à la vie, pour se connaître soi-même et connaître la réalité du monde », ajoutant que « cela n’est pas en contradiction avec (ses) convictions de musulman ».

Stefano Alberto, professeur d’Introduction à la Théologie à l’Université catholique de Milan, a expliqué que « la traduction du livre de Guissani n’a pas été pensée seulement pour nos frères dans la foi, mais également pour le monde arabe et musulman, même si nous ne devons pas taire que la situation est très délicate ».

« C’est une aide – a répété le doyen de l’Université catholique – que nous voulons offrir à tous ceux qui vivent dans ces régions pour redécouvrir la valeur de l’expérience élémentaire, la structure originelle de chaque homme, les questions d’accomplissement qui habitent chaque cœur ».

Selon le professeur Alberto, « il ne s’agit pas d’un accord général sur des valeurs générales, mais d’aller au coeur de soi-même ».

Il s’agit de la même provocation que don Giussani lança aux étudiants du Lycée milanais « Berchet » dans les années cinquante : « Je ne veux pas te convaincre de ma vérité, je ne te demande pas d’être diffèrent de ce que tu es, mais d’aller au fond de toi-même pour découvrir quel est le chemin pour accomplir ton destin ».

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ZENIT Staff

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