ROME, Jeudi 24 août 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI s’est accordé un moment de prière privée avec son frère, Mons. Georg Ratzinger, au sanctuaire du Saint-Crucifix de Nemi, dans l’après-midi de mardi dernier, 22 août.
Le pape a quitté la résidence pontificale de Castelgandolfo pour rejoindre, à quelque 12 kilomètres de là, la petite ville de Nemi, dans les « Castelli Romani », les collines entourant les lacs de cette région volcanique. Il a également rendu visite à la petite communauté des pères mercédaires.
Selon la tradition, le crucifix a été achevé de façon prodigieuse par une intervention divine.
Le sanctuaire du Saint-Crucifix a été construit en 1637 par la volonté du seigneur de Nemi de l’époque, Mario Frangipane, et il fut annexé au couvent des Franciscains, aujourd’hui des Mercédaires.
La chapelle du couvent était dédiée à la Vierge Marie et l’on y porta l’icône de la Vierge de Versacarro, puis elle prit le titre de chapelle du Saint-Crucifix après qu’on y eut placé le crucifix de bois, œuvre de frère Vincenzo de Bassiano, auteur de nombreux autres crucifix.
La tradition rapporte que le frère désespérait de réussir à représenter dignement le visage du Christ, et il décida de prier et d’aller dormir. A son réveil, le lendemain matin, il constata avec stupeur que le visage de la statue était parfaitement sculpté : on cria au miracle.
Le crucifix de bois est « descendu » de l’autel pour être porté en procession dans Nemi au cours des années jubilaires et l’on peut alors admirer la précision de la sculpture, en particulier l’intérieur de la bouche d’une précision exceptionnelle, avec la voûte du palais et la glotte qu’un scalpel du 17e s. aurait difficilement pu représenter. Et le visage prend différentes expressions dit-on, selon la perspective : d’un côté la souffrance, et de l’autre un sourire.
A la suite d’autres papes, le pape Paul VI avait fait une visite officielle au sanctuaire de Nemi le 10 septembre 1969, et il y avait célébré la messe.
Le P. Giacinto Masala, responsable du couvent des Mercédaires a confié à propos de la visite pontificale, au micro de Radio Vatican, qu’il s’est agi d’une « visite surprise », dont les pères n’ont été avertis que quelque heures auparavant.
« Je peux dire, a-t-il confié, que dans un premier temps je n’y ai pas cru… je n’ai même pas très bien traité les gardes venus m’avertir. J’ai vraiment été un peu pris au dépourvu ».
Pour ce qui est de la visite, « strictement privée », il précisait que le pape est arrivé vers 16 h 30 et avait voulu « qu’on n’avertisse absolument personne ». Il voulait « connaître le sanctuaire » qu’il n’avait pas visité en dépit de différentes visite à Nemi, et y prier avec son frère.
« En entrant dans l’église, très attentif à son frère qui était aidé par une dame. Il se souciait de son frère qui avait un peu de mal à marcher. Je dois dire que le pape était plus attentif à son frère qu’à tout le reste. C’est très beau cette attitude du pape envers son frère. A l’autel, ils ont surtout admiré la très belle image du crucifix qui est une œuvre du frère Vincenzo da Bassiano, du XVIIe siècle ».
Une autre chose a frappé le supérieur de la communauté : « Le pape nous a demandé si les pères mercédaires étaient allés en Allemagne. Puis il s’est montré très frappé par ce très beau crucifix qui est au sanctuaire. Il disait : « Il est très beau, il est très beau ! ». Après les vêpres de la bienheureuse Vierge Marie, il s’est rendu au couvent avec nous. J’ai voulu lui faire voir une chambre qui a été occupée par des papes dans le passé, et il y a une inscription devant laquelle il s’est arrêté. Elle dit : « Cubiculum hoc Clemens XI, Benedictus XIV… ». Le pape l’a faite lire au frère en s’arrêtant en particulier sur Benoît XIV qui était venu là avant lui. Puis il a admiré le beau panorama que l’on a sur le lac de Nemi depuis le couvent. Et avant de repartir pour Castelgandolfo, le pape a béni les fidèles qui s’étaient rassemblés pour le saluer ».
Le mercredi 10 septembre 1969, le pape Paul VI avait prononcé l’homélie de la messe, qui inaugurait les célébrations en l’honneur du Crucifix et des missions populaires.
« La première pensée suggérée par la rencontre est, disait Paul VI, d’inviter chacun à regarder le Crucifix, non seulement l’effigie de Nemi, objet d’une vénération séculaire, mais celui que nous voyons dans tous les lieux publics ou privés, une image qui est familière, habituelle au regard de l’âme chrétienne, mais qui, hélas, n’éveille pas les sentiments qui devraient être propres à la rencontre de Jésus Crucifié avec les cœurs humains ».