Benoît XVI réunit un séminaire sur créationnisme et évolutionnisme

« L’échelle de Darwin et celle de Jacob », par le card. Schönborn

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ROME, Jeudi 24 août 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI aussi convoque un séminaire de réflexion entre créationnisme et évolutionnisme, a révélé le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, qui a évoqué le rapport entre foi, raison et science, entre « l’échelle de Darwin et celle de Jacob », au « Meeting de Rimini » organisé par le mouvement « Communion et Libération ».

Le séminaire réunira, à Castelgandolfo, du 1er au 3 septembre, des philosophes et théologiens dont il a été le professeur à Munich.

Le cardinal Schönborn doit en effet rencontrer le pape Benoît XVI à Castelgandolfo, de façon privée, début septembre, avec d’autres de ses anciens étudiants en théologie et ils aborderont ces thèmes : le pape aurait-il à l’esprit un document à ce sujet ?

« Cela, répond le cardinal au micro de Radio Vatican, je ne peux pas le dire, parce que c’est de sa responsabilité, mais il a certainement su et il a aussi voulu, en nous invitant à réfléchir sur ce thème, que cela ne soit pas tenu secret. Il est important que l’on sache que le Saint-Père réfléchit à une question aussi importante. Mais c’est le saint-Père qui doit décider de faire ou non une publication des exposés et des conférences de cette rencontre ».

Pendant des siècles, faisait observer le cardinal Schönborn à Rimini, « la création a été racontée comme une genèse, comme histoire biblique », puis, avec la thèse de l’évolution biologique de la vie, on a mis en évidence une « situation concurrentielle ».

Or, pour le cardinal Schönborn, « la résurrection est le point d’arrivée de l’évolution » et les deux positions de l’évolutionnisme et du créationnisme ne sont pas incompatibles.

Au micro de Radio Vatican, l’archevêque précisait aujourd’hui : « La première raison touche la question la plus fondamentale de la vie humaine. D’où venons-nous ? Notre vie a-t-elle ou non un sens, une finalité, une raison ? Si tout est un hasard, la vie n’a pas de sens. C’est donc une question très vitale. Ensuite, il y a le défi des sciences naturelles qui se trouvent depuis deux ou trois siècles sur une voie victorieuse. Beaucoup se rendent compte aujourd’hui qu’une science sans réflexion, sans métaphysique, sans racines profondes, sans une question éthique, devient périlleuse. Après le XXe s., la question de la bombe atomique, la bioéthique… toutes ces questions ne seront pas résolues par la seule science, mais par un regard complémentaire, qui indique aussi les limites et les obligations de la science ou plutôt des scientifiques ».

Il précisait : « Je pense qu’il est normal que les scientifiques cherchent les raisons mécaniques, matérielles, la chaîne des causes naturelles, pour expliquer les phénomènes du développement de la vie et des origines de l’univers. C’est la méthode propre à la science d’admettre seulement les critères de la quantité, des critères de mesure, de chiffres. Mais le danger est de penser que ce soit tout. Ce n’est qu’une partie de la réalité », mais pas le tout de la réalité.

Pour ce qui est de la compatibilité de la création et de l’évolution, le cardinal Schönborn explique que « toute vérité est chez elle dans l’Eglise, dans la foi, parce que la foi et la vérité, la réalité ne peuvent pas être en opposition ».

Il faisait observer : « En revanche, les explications de l’évolution, du devenir du monde, de la vie, de l’homme ne sont pas toutes compatibles avec la foi. L’explication purement matérialiste n’est pas compatible avec la foi, mais on peut aussi se demander si elles sont compatibles avec la science, parce que du point de vue de la science même, on en reste au niveau des causes matérielles. Si un scientifique dit que c’est là le tout de la réalité, nous devons dire que ce n’est pas vrai, parce que la réalité est plus ample que les causes matérielles et si quelqu’un dit que les causes matérielles sont tout, il ne fait pas de science exacte, mais de la philosophie, de la religion ou de la négation de la religion. Nous devons distinguer par conséquent entre la théorie scientifique de l’évolution et l’idéologie de l’évolutionnisme qui veut expliquer tout uniquement avec des causes matérielles ».

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ZENIT Staff

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