ROME, Mardi 22 août 2006 (ZENIT.org) – L’éthique dans le sport fait partie des thèmes abordés par une publication due au conseil pontifical pour les Laïcs intitulé : « Le monde du sport aujourd’hui, champ d’engagement chrétien ».
Le conseil pontifical pour les laïcs publie, dans un volume de 140 pages, aux éditions de la Librairie éditrice du Vatican (LEV), les actes d’un symposium sur ce thème qui s’est tenu au Vatican les 11 et 12 novembre 2005. Radio Vatican a analysé le contenu de cette publication.
Les interventions au symposium ont réaffirmé que le but du sport est le « bien de la personne humaine » : une idée qui figure dans l’enseignement des papes, comme Pie XII, et le concile Vatican II.
Le XXe siècle a en effet été un siècle de développement accéléré des activités sportives. Mais le sport ne signifie pas toujours « paix » ou « tolérance ».
Pour Dietmar Mieth, professeur en théologie morale à l’université Eberhard Karls de Tübingen, certes, le sport représente « un héritage culturel commun de l’humanité » mais il peut dans les faits « susciter de la haine » lorsque, par exemple, il est utilisé comme moyen d’opposition entre des « armées » athlétiques de « différents blocs politiques ».
Il passe en revue les aspects négatifs de ce « macrocosme » du sport comme, par exemple, « la réduction de l’activité physique au culte du corps » , ou la recherche de grandes prestations physiques qui élimine « la dimension récréative » ou « ludique » du sport. Or, l’aspect du jeu possède en soi « un processus communicatif chargé de signification ».
En même temps, pour le pr. Mieth, dans la « culture moderne de la prestation, la communication est réduite au niveau de consommation et de résultats ».
Et il estime important que l’homme moderne s’entraîne pour retrouver l’élément de « jeu » dans le sport.
Un autre élément négatif touche la « commercialisation » du sport qui devient toujours davantage un « produit » et en particulier un « produit des mass media » et de consommation rapide.
« Plus le sport sera réduit à la dimension économique, avertit le pr. Mieth, plus sa valeur éthique deviendra secondaire, et besoins et valeurs non-économiques (pas seulement les valeurs éthiques) seront relégués aux marges ».
Le volume publié par le conseil pontifical pour les Laïcs aborde également la question du rapport entre le sport et les affaires, avec le besoin croissant d’argent pour faire une activité sportive de haut niveau ou pour récompenser les performances.
Il évoque la relation entre le sport et la violence, qui « salit » un secteur pourtant jugé comme un domaine privilégié de l’éducation des jeunes.
De façon cohérente avec ses valeurs spécifiques, le sport devrait s’exercer selon des critères compatibles avec la dignité humaine, affirment les intervenants.
Le droit du sport est d’ailleurs bien défini, rappelle le volume: il concerne le développement de la personne, l’inviolabilité du corps, y compris celui d’autrui, le droit de ne pas être exploité, la protection des plus faibles, l’égalité d’accès au sport, selon le talent et les résultats, mais sans discrimination, le droit au partage des ressources créées par le sport.
Pour le président du Centre sportif italien (CSI) une telle vision sera en mesure de « restituer au sport un visage et une âme »
Devant une certaine déperdition de la force des compétitions olympiques, il recommande de former une génération d’opérateurs sportifs qui unisse la compétence et la « passion éducative », de façon à apporter au sport un « message d’humanité et d’espérance ».