Message du pape pour le Meeting de Rimini 2006

ROME, Lundi 21 août 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du message que le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, a adressé, au nom de Benoît XVI, à l’évêque de Rimini, Mgr Mariano De Nicolò, à l’occasion du Meeting de l’Amitié entre les Peuples qui se déroule à Rimini du 20 au 26 août.

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Le thème de la rencontre de cette année est tiré d’une conversation de don Luigi Giussani, fondateur du Mouvement Communion et Libération, avec de jeunes universitaires : « La raison est une exigence d’infini, et culmine dans le désir et le pressentiment que cet infini se manifeste ».

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Excellences,

J’ai la joie de vous transmettre ainsi qu’à tous ceux qui prennent part au Meeting pour l’amitié entre les peuples, les salutations cordiales du Saint-Père. Cette année encore, le thème de la manifestation met au centre l’homme et sa relation la plus intime avec le Créateur: « La raison est une exigence d’infini, et culmine dans le désir et le pressentiment que cet infini se manifeste ». L’homme « sait », il en a le pressentiment à la fois net et confus, qu’il est fait pour une destination infinie, qui seule peut combler cet « espace » qu’il sent qu’il possède en lui-même, un espace qui demande à être rempli. Inquiétude, insatisfaction, désir, impossibilité de trouver la sérénité même lorsqu’il atteint ses objectifs : telles sont les paroles qui définissent l’homme et la loi la plus vraie de sa rationalité. Il ressent une anxiété de recherche continuelle, qui va toujours plus loin, toujours au-delà de ce qui a été atteint. L’homme, ainsi que l’Ecriture le rappelle si souvent, en particulier dans les Psaumes, éprouve de la nostalgie et soupire: « Mes yeux se consument dans l’attente », affirme le Psalmiste (Ps 118).

Et pourtant, cette recherche de l’infini semble « condamnée » à se dérouler dans les limites de ce qui est « fini ». L’homme en effet, tout comme la réalité à laquelle il applique sa force de connaissance, demeure toujours conditionné par ses dimensions temporelle et spatiale, ainsi que par les limites de ses propres capacités. Surgit alors spontanément cette question: Comment peut-il résoudre ce paradoxe ? Comment peut-il se réaliser lui-même, si ce qui pourrait le conduire à son achèvement est structurellement au-delà de sa portée ?

En gardant bien présent à l’esprit ce défi de l’être humain, le Meeting 2006 entend proposer à nouveau avec vigueur la vérité éternelle du christianisme : Dieu, l’Infini, s’est inscrit dans notre finitude pour pouvoir être perçu par nos sens, et ainsi l’infini a « rejoint » la recherche rationnelle de l’homme fini. C’est là que réside la « révolution » chrétienne. Dieu créateur « rejoint », aujourd’hui et de façon permanente, la recherche rationnelle de l’homme qui tend vers Lui ; il va à la rencontre de la créature qui soupire après Lui. En s’étant fait homme parmi les hommes, le Fils Unique de Dieu affirme : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 16). Des paroles qui se traduisent en une invitation que l’Eglise ne cesse d’adresser aux hommes de toutes les latitudes et de toutes les cultures. Le Meeting pour l’amitié entre les peuples veut cette année se faire l’écho de cette invitation, en rappelant que l’infini s’est rendu « rencontrable », qu’il est possible à tout homme de connaître Dieu et d’étancher sa soif en Lui.

En Dieu, qui s’est révélé dans le Christ, il est possible, en particulier, de faire l’expérience de la paix. En ce moment de difficulté profonde, la pensée du Saint-Père se tourne vers la Terre Sainte et les régions du Moyen-Orient, qui ont été témoins de l’histoire du salut, qui a culminé dans l’incarnation, la mort et la résurrection de Jésus. C’est là que vivent des populations aujourd’hui tourmentées par l’inimitié, par l’absence de dialogue et de réconciliation, par la violence qui foule au pied tous les droits et l’attente légitime des personnes de bonne volonté. Le Souverain Pontife saisit volontiers cette occasion également pour exhorter chacun à prier le Dieu de la paix, afin de toucher le cœur de ceux qui sont impliqués dans un conflit qui dure désormais depuis trop de temps et qui compte déjà d’innombrables victimes. Que Marie, la Mère du Prince de la Paix, obtienne que les peuples qui résident sur ces terres se reconnaissent comme frères et qu’ils collaborent à la construction d’une paix juste et durable.

Benoît XVI accompagne ces vœux de l’assurance de son souvenir constant dans la prière, tout en adressant Sa Bénédiction à Votre Excellence, ainsi qu’à toutes les personnes présentes à ce rendez-vous annuel organisé par Communion et Libération.

Je saisis volontiers l’occasion pour former de ma part également les souhaits les plus cordiaux de bon travail, tout en étant heureux de vous assurer de mon fidèle dévouement dans le Seigneur.

Angelo Card. SODANO
Secrétaire d’Etat

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ZENIT Staff

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