ROME, Mardi 13 juin 2006 (ZENIT.org) – Caritas veut prévenir la faim dans la population palestinienne, indique un communiqué de « Caritas Internationalis ».
Caritas Internationalis est une confédération regroupant 162 organisations catholiques de secours, de développement et de service social, présentes dans 200 pays et territoires.
Caritas Jérusalem lance un appel urgent, d’un montant de près de 1,5 million de dollars E.-U., pour aider les Palestiniens à survivre. En effet, depuis que le Hamas a remporté les élections de janvier, incitant Israël et les donateurs internationaux à bloquer les fonds destinés au nouveau gouvernement, les salaires dus par l’Autorité palestinienne, qui emploie plus de 150.000 personnes, ne sont plus payés.
Le salaire de ces fonctionnaires fait vivre directement ou indirectement un quart de l’ensemble de la population palestinienne de 1,3 million de personnes. Et le mur par lequel Israël estime garantir sa sécurité réduit considérablement les échanges commerciaux, y compris pour les denrées alimentaires.
Pendant les mois de janvier et de février, le pain a été rationné pour les Palestiniens de Gaza, parce que le blé était bloqué au passage de Karni et que les minoteries avaient fermé leurs portes. Bon nombre de personnes ne mangent plus de viande depuis des mois, et même la volaille, moins coûteuse, reste inaccessible parce que les prix flambent en raison des abattages massifs visant à prévenir la propagation de la grippe aviaire.
A Gaza, on estime que 40% des enfants souffrent de malnutrition en raison de la situation de pauvreté absolue qui règne dans la zone. Le lait frais et le lait maternisé sont quasi-introuvables, la seule alternative restant le lait en poudre, moins nutritif.
Bien que le transport des marchandises vers la bande de Gaza ait un peu repris ces dernières semaines, les exportations sont, pour la plupart, encore bloquées au passage de Karni, où les fruits et les légumes frais, qui représentent l’une des principales sources de revenus des Palestiniens, s’entassent en pourrissant.
Selon un rapport, en date du 8 mars, du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), les pertes économiques pour 2006 se chiffrent à ce jour à 17 millions de dollars E.-U. La Banque mondiale estime que, si les restrictions actuelles sur la circulation et le blocage des recettes fiscales palestiniennes se poursuivent, l’économie palestinienne pourrait se contracter de 30% en 2006.
Le projet de Caritas Jérusalem aura une durée de neuf mois, pendant lesquels on fournira des vivres, des vêtements et des articles ménagers, et on couvrira les factures des services publics et les locations des personnes confrontées à une situation insoluble. Caritas viendra également en aide à ceux qui ne peuvent plus s’acquitter des frais scolaires ou universitaires, afin qu’ils puissent poursuivre leur instruction, celle-ci représentant l’un des seuls moyens d’échapper à la pauvreté.
Caritas fera également en sorte que les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer un traitement médical urgent, en particulier lorsqu’il n’est pas disponible dans les territoires palestiniens, soient autorisées à accéder aux services de santé. Caritas, par le biais de son propre réseau d’installations médicales, soignera les malades qui ne peuvent plus se payer les soins médicaux nécessaires.
En outre, Caritas lancera un programme de création d’emplois, au titre duquel les participants effectueront les travaux de peinture ou d’entretien des bâtiments scolaires et hospitaliers. Dans certains cas, Caritas espère pouvoir créer des emplois à long terme pour les personnes vivant dans une situation où le travail salarié est rare.