ROME, Vendredi 24 mars 2006 (ZENIT.org) – Devenir un cardinal, c’est la manifestation d’un nouvel appel de Dieu sous le signe de la « charité du Christ » pour « annoncer au monde que ‘Dieu est Amour’», a déclaré Benoît XVI ce matin place Saint-Pierre.
Le pape a en effet prononcé une homélie, après la liturgie de la Parole, lors du consistoire ordinaire public pour la « création » de 15 nouveaux cardinaux dont deux Français, le cardinal Jean-Pierre Ricard et le cardinal Albert Vanhoye, mais aussi le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, salésien, archevêque de Hong-Kong, ou le cardinal Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie.
Benoît XVI a souligné que ce nouvel appel du Christ est symbolisé par la pourpre cardinalice, souhaitant qu’elle demeure « l’expression de la Charité du Christ », poussant les nouveaux cardinaux « à un amour passionné pour le Christ, pour son Eglise et pour l’humanité ».
Le pape ajoutait : « Vous avez maintenant une nouvelle raison de chercher à revivre les sentiments qui ont poussé le Fils de Dieu fait homme à verser son sang pour expier les péchés de l’humanité ».
Benoît XVI résumait ainsi la mission des cardinaux : « Je compte sur vous, chers frères, je compte sur tout le collège des cardinaux dont vous faites maintenant partie, pour annoncer au monde que « Dieu est Amour » et pour le faire surtout par le témoignage d’une communion sincère entre chrétiens ».
Le pape a dit compter sur les cardinaux pour que « le principe de la charité puisse rayonner dans l’Eglise et la vivifier à chaque échelon de la hiérarchie, dans toute communauté et institut religieux, dans toute initiative spirituelle, apostolique et d’action sociale ».
« Je compte sur vous, insistait le pape, pour que notre effort commun de fixer le regard sur le Cœur transpercé du Christ rende plus sûr et plus facile le chemin vers la pleine unité des chrétiens. Je compte sur vous pour que, grâce à la mise en valeur des petits et des pauvres, l’Eglise offre au monde l’annonce incisive et le défi de la civilisation de l’amour ».
C’est tout cela, disait le pape aux cardinaux, que signifie « la pourpre dont vous êtes revêtus » : « Qu’elle soit vraiment le symbole d’un amour chrétien brûlant manifesté par votre existence ».
Ce consistoire public, expliquait en effet le pape, « manifeste avec grande éloquence la nature universelle de l’Eglise, répandue dans toutes les régions du monde pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur ».
Le pape a rappelé que Jean-Paul II a tenu au cours de ses quelque 26 années de pontificat, neuf consistoires. Et si, disait-il, au cours des siècles, « il y a eu des modifications du Sacré Collège, la substance et la nature essentielle de cet important organisme ecclésial n’ont pas changé ».
Commentant l’Evangile, le pape rappelait par ailleurs que celui qui exerce une autorité dans l’Eglise se distingue par « sa disponibilité totale et généreuse au service des autres ».
Le pape commentait en ces termes la titulature de l’évêque de Rome : « Le premier Serviteur des serviteurs de Dieu, définition du Pontife romain chère à saint Grégoire, est Jésus. Derrière lui, et unis à lui, il y a les Apôtres, et plus particulièrement parmi eux, Pierre ». Il concluait : « Le devoir du pape est donc d’être le premier serviteur de tous ».
Benoît XVI insistait ainsi sur le rôle des cardinaux en tant que « collaborateurs » du Successeur de Pierre, « plus particulièrement dans l’accomplissement de son service ecclésial spécifique ». Et de préciser immédiatement : « Cela signifie que vous devrez participer plus intensément au mystère de la Croix en partageant les souffrances du Christ ».