Le 28 février dernier, au petit matin, un lieu de culte de l’Eglise presbytérienne unie a été partiellement incendié à Sargodha, localité de la province du Pendjab. L’incendie, d’origine criminelle, n’a pas été revendiqué et, si la police a ouvert une enquête, aucun suspect n’a été à ce jour interpellé. Selon le pasteur du lieu, le Rév. B.M. Akhtar, l’intervention des fidèles, alertés par un passant, a permis l’extinction de l’incendie, évitant ainsi la destruction totale de l’édifice, construit en 1929. Le pasteur a appelé à prier pour les auteurs de l’acte criminel, demandant à ses quelque 250 fidèles de leur pardonner. Il leur a aussi conseillé de veiller à la sécurité de leurs propres maisons et à celle de « la maison de Dieu ». La police a envoyé un garde armé protéger le lieu de culte mais, selon un journal local, estime qu’il ne s’agit pas d’une attaque dirigée spécifiquement contre la communauté chrétienne. Des membres chrétiens de l’Assemblée nationale ainsi que de l’Assemblée provinciale du Pendjab se sont rendus sur place ; un mollah, Akram Toofani, a condamné l’acte criminel, déclarant : « Nous n’encourageons jamais les attaques contre les églises et nous les condamnons fermement. C’est sans doute l’œuvre d’officines étrangères. »
Depuis le début de l’année 2006, c’est la troisième attaque que les communautés chrétiennes du Pakistan déplorent. Après l’attaque commise en novembre dernier contre trois lieux de culte chrétiens à Sangla Hill, il y a eu l’attaque d’une église catholique à Kawanlit, village du district de Sialkot, au Pendjab, le 3 février dernier, puis, le 19 février, le saccage par une foule de musulmans en colère de l’église catholique Sainte-Marie et de l’église du Saint-Sauveur, de l’Eglise (anglicane) du Pakistan, à Sukkur, dans la province du Sind. Selon Mgr Lawrence Saldanha, archevêque catholique de Lahore, « les temps sont devenus difficiles pour les chrétiens au Pakistan. Ils vivent dans la crainte et sous tension. Ils ne s’estiment pas en sécurité et appréhendent de nouvelles attaques ». L’évêque, qui préside la Conférence épiscopale, a ajouté que l’Eglise devait se montrer « prudente » dans le contexte volatile créé par la publication de caricatures de Mahomet en Europe. « Nous devons condamner ces dessins et montrer que nous sommes aux côtés de nos frères musulmans. Les Européens doivent comprendre que c’est une question sensible – le fait que les musulmans ne peuvent supporter que le prophète de l’islam soit insulté » (1).
(1) Au sujet de la position de l’Eglise catholique du Pakistan à propos des caricatures, voir EDA 436
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Mar 21, 2006 00:00
Mar 21, 2006 00:00