ROME, Jeudi 17 Novembre 2005 (ZENIT.org) – L’Eglise ne demande pas à l’Etat de privilèges, mais d’assurer sa mission librement, au profit de la société tout entière, a rappelé le pape Benoît XVI qui recevait ce matin en audience au Vatican les évêques de République tchèque à l’issue de leur visite ad limina.
Relations entre Eglise et Etat, perte d’identité religieuse, crise des vocations, rôle des laïcs dans l’Eglise, priorité pastorale des familles : autant de thèmes abordés par le pape dans son message en langue tchèque. La salle de presse du saint-Siège a fourni une traduction du document en italien.
L’Etat, disait le pape, devrait reconnaître dans l’Eglise un interlocuteur « qui ne porte aucun préjudice à ses fonctions, au service des citoyens », a fait observer le pape.
L’Eglise, en effet, agit dans « le domaine religieux », sans envahir la « compétence de l’autorité civile », mais elle « offre sa contribution caritative, sanitaire et scolaire » et elle promeut « le progrès de la société dans un climat de grande liberté religieuse ».
On sait bien, continuait le pape, que « l’Eglise ne cherche pas de privilèges », mais seulement « d’accomplir sa mission » et lorsque ce droit lui est reconnu, c’est « toute la société qui en tire profit ».
Le pape soulignait combien l’Eglise tchèque est « vivante » et « appelée à être un levain dans une société sécularisée ».
Mais en même temps, les évêques sont préoccupés par le fait qu’un nombre toujours plus grand de personnes déclare n’appartenir à aucune Eglise, et par la diminution du nombre des prêtres.
« Je pense, disait le pape, que les dévastations matérielles et spirituelles du régime précédent ont laissé », une fois la liberté reconquise, « l’angoisse de rattraper le temps perdu, dans une course en avant », sans que l’on prête une « attention suffisante » « aux valeurs spirituelles qui donnent (… ) leur consistance aux conquêtes civiles et matérielles ».
C’est pourquoi le pape a souligné l’importance de former un laïcat mature et conscient de « ses propres responsabilités ecclésiales », et bien inséré « dans l’activité paroissiale », formé à une « sainte et riche vie liturgique », et la « nécessité de former aussi de « solides familles chrétiennes, capable de manifester aux jeunes « la beauté d’une vie totalement consacrée ».