ROME, lundi 21 mars 2005 (ZENIT.org) – « A l’approche des fêtes de Pâques, voici une très bonne nouvelle dont nous voulons faire part aux fidèles de notre diocèse et à tous ceux qui s’intéressent à l’Eglise catholique en Tunisie: la réouverture prochaine de l’église Saint-Joseph à Jerba » écrivait l’archevêque de Tunis, Mgr Fouad Twal dans un communiqué en date du 19 mars.
« L’accord signé en 1964 entre le Gouvernement Tunisien et le Saint-Siège indiquait le consentement de l’Eglise catholique à céder définitivement et à titre gratuit à l’Etat tunisien un certain nombre de lieux de culte et autres biens immeubles; de son côté, le gouvernement de la République Tunisienne donnait l’assurance que les lieux de culte ainsi cédés ne seraient utilisés qu’à des fins d’intérêt public compatibles avec leur ancienne destination », poursuit le communiqué.
« Ce même accord prévoyait également, qu’en cas de nécessité, pour les fidèles catholiques, d’un lieu de culte approprié, l’autorité ecclésiastique pourrait en faire la demande motivée au Gouvernement, demande qui serait examinée avec bienveillance.
« En raison de l’augmentation notable des touristes qui visitent tout au long de l’année l’île de Jerba, et à la suite de nombreuses requêtes présentées par des catholiques allemands et italiens en majorité, nous nous sommes adressés aux autorités de l’Etat, le 28 janvier 2005, en sollicitant “la présence d’un lieu de culte approprié” à Jerba, si possible l’ancienne église Saint-Joseph, située à Houmt Essouk.
« C’est avec une grande joie que nous avons reçu une réponse positive à notre demande; en date du 18 février 2005, le Ministère des Affaires étrangères communiquait la décision de Son Excellence Monsieur le Président de la République de mettre l’église de Jerba à la disposition du diocèse de Tunis. Il était précisé que cette décision s’inscrit dans le droit fil de l’attachement de la Tunisie à la promotion des principes du dialogue entre les religions, et des efforts déployés en vue de répandre les valeurs de coexistence et de tolérance.
« Sans nous étendre sur l’histoire de la communauté catholique à Jerba – à laquelle est consacrée un petite brochure, également publiée en ces jours – nous voulons simplement rappeler que la présence des chrétiens sur cette belle île du rivage tunisien remonte aux tout premiers siècles de notre ère. On y trouve encore les vestiges d’un évêché et de nombreuses basiliques. Dès cette époque, les chrétiens surent cohabiter avec les membres de l’importante communauté juive, très ancienne elle aussi à Jerba. Malgré les vicissitudes de l’histoire, chrétiens, juifs et plus tard musulmans ont constitué une société unique en son genre où les différentes religions peuvent s’accepter et vivre ensemble, jusqu’à nos jours.
« La réouverture de l’église Saint-Joseph de Jerba est un signe lumineux de cette coexistence des croyants à laquelle nous sommes tous attachés dans ce pays. Les fêtes de Pâques qui approchent nous permettront de la vivre ensemble, en accueillant tous ceux qui nous rendent visite à “Jerba la douce”. Tous pourront de nouveau faire monter vers Dieu leur louange et se reconnaître frères en humanité.
« “The last but not the least”… la remise en état et l’aménagement de l’église de Jerba représenteront dans les mois à venir une importante charge matérielle que nous sommes prêts à assumer, mais nous comptons bien entendu sur l’aide de tous ceux qui voudront contribuer à cette oeuvre, pour la plus grande gloire de Dieu. Qu’ils en soient d’ores et déjà remerciés, et bienvenue à tous sur “l’île de la cohabitation”!
En la fête de saint Joseph, 19 mars 2005
+ Fouad Twal
Archevêque-Evêque de Tunis