Nouveau musée de l’Histoire de la Shoah : le cardinal Tauran envoyé du pape à Jérusalem

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CITE DU VATICAN, lundi 14 mars 2005 (ZENIT.org) – le cardinal français Jean-Louis Tauran représentera, le 15 mars, à Jérusalem, le pape Jean-Paul II à l’inauguration du nouveau musée de l’Histoire de la Shoah du Mémorial de YadvaShem, indique la salle de presse du Saint-Siège.

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Le cardinal Tauran, Bordelais, est actuellement Archiviste Bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine. Il a été naguère ministre des Affaires étrangères de Jean-Paul II : il a en tant que tel été une cheville ouvrière de l’Accord fondamental entre le Saint-Siège et l’Etat d’Israël, signé à Jérusalem le 30 décembre 1993. Le 14 juin 1994, une autre convention a été signée pour établir de pleines relations diplomatiques entre eux, et une nonciature apostolique a été érigée en Israël.

Comme l’indique le site internet du Mémorial (http://www1.yadvashem.org/about_yad/press_room/temp_index_press_release.html), les cérémonies inaugurales du nouveau musée auront lieu en présence du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Kofi Annan : les représentants de 40 gouvernements y participeront également.

Il a fallu dix ans pour la réalisation du nouveau musée. Il sera ouvert au public dès la fin du mois de mars.

Il offre en particulier des formes de communication multimedia pour donner la parole aux victimes de l’extermination nazie, en reconstituant leur histoire. Le musée expose aussi des objets leur ayant appartenu.

La plus grande partie du musée est souterrain, et les parcours sont fléchés, ce qui donne l’impression d’être « prisonnier », souligne le quotidien israélien Haaretz, cité par Radio Vatican.

Jean-Paul II s’est rendu lui-même à YadvaShem le 23 mars 2000, lors de son pèlerinage jubilaire. Il y a ranimé la flamme et il a salué personnellement les survivants polonais de l’Holocauste présents dans la crypte du souvenir, en particulier Edith Zirer et Jerzy Kluger.

Avant de parler, le pape préférait se taire, disant ensuite : « Ce silence est nécessaire car il n’y a pas de paroles assez fortes pour dire la terrible tragédie de la Shoah. Moi-même, j’ai des souvenirs personnels de ce qui est arrivé lorsque les Nazis occupèrent la Pologne durant la guerre. Je me souviens de mes amis et voisins juifs. Certains sont morts, d’autres ont survécu ».

Le pape insistait sur le devoir du souvenir : « Je suis venu à Yad Vashem pour rendre hommage aux millions de Juifs qui, privés de tout, et notamment de leur dignité humaine, furent tués durant l’Holocauste. Plus d’un demi-siècle plus tard, ces souvenirs demeurent ».

Il ajoutait : « Nous voulons nous souvenir, mais aussi nous souvenir utilement, c’est-à-dire afin de nous assurer que jamais plus le mal ne prévaudra, comme c’est arrivé pour tant de millions de victimes innocentes du Nazisme. Comment des hommes peuvent-ils avoir eu autant de mépris pour l’homme? Parce qu’ils étaient arrivés à mépriser Dieu. Seule une idéologie sans Dieu pouvait programmer et appliquer l’extermination d’un peuple tout entier ».

Cette venue à Yad vaShem, disait encore Jean-Paul II, peut signifier une nouvelle ère dans les relations entre Juifs et Chrétiens : « Je prie avec ferveur, soulignait le pape, pour que notre douleur face à la tragédie subie au XXe siècle par le Peuple juif conduise à une relation nouvelle entre Chrétiens et Juifs. Construisons un avenir dans lequel il n’y aura plus de sentiments anti-juifs parmi les Chrétiens, et de sentiments anti-chrétiens parmi les Juifs, mais un respect réciproque de qui adore l’unique Créateur et Seigneur, et voit en Abraham le père commun dans la Foi ».

Rappelons que l’Eglise catholique s’est prononcée sur la Shoah dans le document « Nous nous souvenons », publié en 1998, dénonçant cette « indicible iniquité ». Un document publié par la Commission du Vatican pour les relations avec le judaïsme.

Le mémorial de Yad vaShem est en fait un immense ensemble, situé dans un parc. On connaît en général la salle réservée au souvenir des enfants victimes de la Shoah dont les noms y sont égrenés : une seule petite flamme y est réfractée par un jeu de miroir.

Il a été construit en 1953 à la mémoire des Martyrs et des héros de l’Holocauste, et les six millions de Juifs exterminés par les Nazis. Il est constitué de deux musées, de salles d’exposition, de monuments commémoratifs, d’une place et de centres d’information et de documentation.

Ses archives conservent 55 millions de documents, 100.000 photographies et des milliers de témoignages cinématographiques. La bibliothèque compte 80.000 volumes et des milliers de publications.

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ZENIT Staff

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