L’Académie pontificale pour la Vie lance un appel en faveur de Terri Schiavo

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Déclarations de Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie

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CITE DU VATICAN, dimanche 13 mars 2005 (ZENIT.org) – Lors d’une intervention exceptionnelle, l’Académie pontificale pour la Vie a demandé de ne pas laisser mourir Terri Schiavo, la femme américaine que les tribunaux des Etats-Unis ont demandé de cesser d’alimenter de manière artificielle.

Lorsque les sondes lui seront enlevées, Terri Schiavo, qui ne se trouve pas tout à fait dans un état végétatif car elle est capable de réagir à des stimulations externes, mourra de faim et de soif.

Les parents de T. Schiavo ont protesté contre la décision du juge.

Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la Vie a expliqué que « ce n’est pas l’habitude de cette Académie d’intervenir en faveur de cas spécifiques de souffrance humaine ou de menace contre la vie ».

« Toutefois, a-t-il déclaré samedi au micro de Radio Vatican, le cas de Madame Terri Schiavo va au-delà de la situation individuelle en raison de son caractère exemplaire et de l’importance que les médias lui ont à juste titre accordée ».

« Le silence, dans ce cas, pouvait être interprété comme une approbation, avec des conséquences qui dépasseraient largement le cas spécifique. D’après ce que nous avons appris, Madame Terri Schiavo semble se trouver dans une sorte d’état végétatif subliminal, à la limite de la conscience, que l’on pourrait définir comme ‘état minimum de conscience’ ».

« La patiente n’a malheureusement pas été soumise à des examens médicaux officiels et des expertises permettant de clarifier son état neurologique exact, a poursuivi Mgr Sgreccia. Aucune décision concernant la vie d’une personne ne devrait être prise légalement sans ces expertises, et lorsque cela est nécessaire, on devrait également comparer les examens effectués par différents experts ».

« Madame Terri Schiavo peut en tout cas être considérée comme une personne humaine vivante, privée d’une conscience totale, dont les droits juridiques doivent être reconnus, respectés et défendus », affirme l’évêque italien.

Pour cette raison, poursuit le président de l’Académie créée par le pape en 1994, « le retrait de la sonde gastrique d’alimentation chez cette personne, dans ces conditions, peut être considéré comme une euthanasie directe ».

« Dans ce cas la sonde gastrique d’alimentation ne peut pas être considérée comme un ‘moyen extraordinaire’, ni un moyen thérapeutique. Elle fait intégralement partie du système par lequel Madame Terri Schiavo peut être alimentée et hydratée ».

« Priver une personne de l’accès à la nourriture et à l’eau constitue un moyen de tuer cette personne, poursuit Mgr Sgreccia. La décision d’enlever la sonde gastrique qui alimente Madame Terri Schiavo a été prise par un juge. Nous ne voulons pas entrer dans des considérations secondaires concernant le cas de Terri Schiavo, comme les problèmes familiaux ou économiques. Mais en tenant compte exclusivement des aspects médicaux et anthropologiques du cas, nous sentons le devoir d’affirmer que cette décision va contre les droits de la personne de Madame Terri Schiavo et constitue par conséquent un abus de l’autorité juridique ».

« Si une telle décision était confirmée et conduisait à la mort de Terri Schiavo, elle créerait un précédent juridique et présenterait en réalité l’euthanasie comme un droit devant les Cours des Etats-Unis, avec les graves conséquences que l’on peut facilement imaginer pour la vie de nombreuses autres personnes plus ou moins autonomes, dans ce pays et ailleurs ».

« Pour ces raisons, nous estimons illicite la décision d’enlever la sonde gastrique d’alimentation de Madame Terri Schiavo », a conclu le président de l’Académie pour la Vie.

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ZENIT Staff

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