Radio Vatican commente : « Il a fallu un peu plus de quatre ans d’un débat enflammé pour arriver à une solution de compromis : l’Assemblée générale des Nations Unies, a approuvé hier une Déclaration qui engage les pays à interdire toute forme de clonage humain, y compris le clonage des embryons pour la recherche sur les cellules souches à but thérapeutique. Un texte cependant non contraignant, approuvé par 84 voix pour, dont celle des Etats-Unis et de l’Italie, et 34 voix contre, dont la Grande-Bretagne, la Belgique, la Chine et Singapour, et 37 abstentions. Un texte que quelqu’un a défini de portée historique, qui demande aux Etats d’adopter rapidement les mesures législatives nécessaires « pour protéger adéquatement la vie humaine dans l’application des sciences humaines », et « interdire le recours à des techniques d’ingénierie génétique qui peuvent être contraires à la dignité humaine ». Mais il s’agit d’un pas en arrière par rapport à la demande de bannir totalement tout type de clonage qui avait été présentée par les Etats-Unis, avec l’appui du Saint-Siège. Cela ouvre de fortes perplexités sur l’efficacité dune telle déclaration, comme l’explique Mgr Sgreccia » :
« Ce fait, dit-il, risque de faire de cette déclaration un peu comme une énonciation formelle… qu’ensuite des pays sans scrupules n’observent pas. C’est un symptôme grave, c’est-à-dire que l’Assemblée générale des Nations Unies n’a pas la force, le courage, de faire valoir certains principes d’humanité qui sont essentiels. Et face à cette entrée de l’argent, du brevet, de l’exploitation de l’être humain pour en faire un médicament, qui, en outre, est une illusion – du moins, c’est ainsi pour le moment – on n’a pas eu la force de dire un « non » autre que celui-ci, formel, non contraignant ».
Que devront donc faire les pays qui ont voté la résolution, comme l’Italie ? « L’Italie a déjà, dans la loi 40 sur la procréation artificielle une interdiction qui l’oblige, une interdiction totale de toute forme de clonage. L’important sera que ne surgissent pas de l’intérieur – avec le mauvais exemple d’autres nations -, des forces pour défaire l’interdiction ».
L’Italie en effet est en plein débat en vue du referendum sur la procréation artificielle.
Mgr Sgreccia précise dans ce contexte : « Je dis avant tout que cette déclaration fait sentir un courant de pensée éthique qui reste un fait positif, parce que cela signifie que la majorité des nations qui sont à l’ONU ressentent le clonage comme une menace contre l’être humain, sa dignité et sa vie. Maintenant, pour ce qui est de notre débat, je crois que cela n’ajoute pas grand chose, mais cela renforce la position qui considère les choses qui concernent l’être humain, ses manipulations, l’intervention sur l’embryon créé artificiellement, à le traiter avec beaucoup de sérieux. Ce ne sont pas des questions sans pertinence politique ».
« Si l’on respecte, justement, l’interdiction du clonage à soi disant but thérapeutique quelles autres espérances s’ouvrent à la recherche thérapeutique ? », interroge Radio Vatican.
« La recherche scientifique offre des succès merveilleux sur les cellules souches somatiques, c’est-à-dire celles qui proviennent du cordon ombilical ou des différentes régions du corps humain ; et on peut les réinsérer dans les organes d’un patient qui ont besoin d’être régénérés. Récemment encore, de nombreux chercheurs se sont prononcés pour cette direction : il n’y a donc pas besoin d’aller « pêcher » sur les cellules de l’embryon qui non seulement jusqu’ici n’ont pas démontré de succès, et n’ont pas été testées sur les animaux, comme il le faudrait, mais certains chercheurs sérieux affirment même qu’elles sont dangereuses, et peuvent produire, lorsqu’elles sont transférées dans un corps malade, des tumeurs, au lieu de guérir. Mais il y a cette volonté opiniâtre d’utiliser l’embryon pour en faire tout ce que l’on veut, et dessous, il y a une bataille idéologique pour avoir à disposition les embryons humains, ceux qui sont conservés dans les congélateurs des pratiques de procréation artificielle, ou ceux qui sont fabriqués pour cela, pour pouvoir disposer de l’être humain, conçu artificiellement comme s’il n’était pas un être humain, une chose qui, naturellement, répugne à la science, à l’éthique et à la raison ».