Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, a en effet déclaré en fin de matinée que le pape avait « passé une nuit de repos tranquille ».
Un bon petit déjeuner
« Ce matin, a-t-il précisé, il a pris de bon appétit son petit déjeuner. Le parcours post-opératoire continue de façon régulière. La respiration est autonome et les conditions cardio-vasculaires se maintiennent bonnes ».
« Sur prescription des médecins, le pape devra renoncer à parler pendant quelques jours afin de favoriser la récupération de la fonction laryngée », a précisé le Dr Navarro Valls.
Il a aussi tenu à indiquer que « la trachéotomie à laquelle le pape a été soumis est du type « électif », ce qui signifie qu'il ne s'est pas agi d'une urgence ».
Il ajoutait que le but de cette trachéotomie était de « fournir au patient une ventilation correcte et de favoriser la résolution de la pathologie affectant le larynx », et que Jean-Paul II respirait « mieux maintenant » et se sentait « beaucoup plus libre ».
D’autre part, son porte-parole a affirmé que Jean-Paul II n'avait « pas de fièvre », et qu'il avait pris son « petit-déjeuner habituel » : « café au lait, biscuits et yaourt ».
M. Navarro Valls a précisé qu'il n'y aurait pas de nouveau communiqué avant lundi 28 février, 12 h 30. Mais les media seront informés samedi vers midi sur ce qui sera prévu pour dimanche à l’angélus.
Devant les journalistes, le porte-parole du Saint-Siège a insisté sur le fait que le pape n’avait eu besoin « ni hier, ni cette nuit, ni ce matin » d’aucune assistance respiratoire artificielle.
Une équipe médicale renforcée
Un bulletin précédent, lu devant les media par le porte-parole de l’hôpital Gemelli, Nicolas Cesbino, avait annoncé le bon déroulement de la trachéotomie, nécessitée par « la réapparition de l'insuffisance respiratoire aiguë, à cause d'une sténose fonctionnelle préexistante du larynx ».
M. Cesbino avait précisé que le pape avait été « dûment informé » et qu'il avait « donné son consentement » pour la trachéotomie. Il s’agit de soigner « l’inflammation de son larynx ».
L'intervention a duré une demi-heure, mercredi soir, de 20 h 20 heure de Rome, à 20 h 50, sous anesthésie générale. Elle s’est « déroulée et conclue de manière positive ».
L’opération a été faite part les professeurs Gaetano Paludetti, de l’université du Sacré-Cœur et par le Pr Angelo Camaioni, de l’hôpital Saint-Jean de Rome tous deux oto-rhino-laryngologistes. Ils étaient assistés par le Dr Giovanni Almadori.
L’anesthésie était sous la responsabilité du Pr Rodolfo Proietti, assisté de deux médecins, les Dr Massimo Antonelli et Filippo Zanghi.
La supervision a été assurée par le Pr Enrico Decampora, spécialiste en oto-rhino-laryngologie clinique de l'Université de Florence, et consulteur de la Direction Sanitaire de l'Etat de la Cité du Vatican, et par le Dr Renato Buzzonetti, médecin personnel du pape.
Selon des experts, le pape souffrant de la maladie de Parkinson, la maladie affecterait actuellement les muscles respiratoires et du larynx. Ils indiquent qu’à 84 ans, le pape est sorti trop tôt de sa première hospitalisation, du 1er au 10 février dernier.
L’humour du pape malade
Jean-Paul II a donc passé la nuit et la journée de vendredi au 10e étage du « Gemelli », pour ce dixième séjour dans cet appartement spécial qu’il appelle avec humour « Vatican III » depuis son appendicite de 1996. « Vatican I » désignant le palais apostolique du Vatican et « Vatican II », celui de Castelgandolfo.
Mais, « comment le pape fait-il pour communiquer ? » a demandé un journaliste. M. Navarro Valls a reconnu : « C'est assez difficile ». Mais il a raconté : « Lorsqu'il est retourné dans sa chambre, l'anesthésie ayant été légère étant donné le type d'intervention subie, il a fait un geste pour indiquer sa volonté d'écrire ». Il a écrit, en reprenant sa devise mariale: « Qu'est-ce qu'on m'a fait?… Mais je suis toujours « Totus Tuus ». » M. Navarro Valls soulignait que la question du pape était à prendre de façon humoristique.
Le sous-secrétaire de la Présidence du Conseil du gouvernement italien, M. Gianni Letta, qui a rencontré les médecins qui ont opéré le pape, a rapporté que lorsque les médecins ont annoncé au pape qu’il devait être soumis à une « toute petite » intervention, il leur a répondu en plaisantant : « Petite ? Cela dépend pour qui ! ».
DERNIÈRES NOUVELLES
Feb 25, 2005 00:00