CITE DU VATICAN, lundi 14 février 2005 (ZENIT.org) – « Il faut que, même au delà des frontières nationales, ceux qui ont plus, se sentent responsables des plus faibles et prêts à partager avec eux ce qu’ils possèdent », a déclaré le secrétaire du conseil pontifical Justice et Paix, Mgr Giampaolo Crepaldi, à New York, le 11 février, lors de la 43e session de la Commission des Nations Unies pour le développement social, dix ans après le sommet mondial de Copenhague. Il invite à viser « l’élimination de la pauvreté ». « L’éradication de la pauvreté est devenu un impératif moral », rappelle Mgr Crepaldi : il y voit un « un bien public global primaire ».
« Il y aura bientôt dix ans, à Copenhague, le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège affirmait: « le Saint-Siège se réjouit que, depuis la formulation des principes de la Déclaration de ce Sommet, soit souligné l’engagement à promouvoir une conception de développement social qui soit «politique, économique, éthique et spirituelle» » », rappelait Mgr Crepaldi.
Il se félicitait de ce que « les responsables des nations ainsi que les spécialistes se sont tournés vers une approche de l’éradication de la pauvreté qui se base plutôt sur la réalisation de résultats économiques mesurables ».
Mais il mettait en garde contre la préoccupation concernant « l’achèvement de résultats quantitatifs à court terme au détriment de la qualité du travail pour le développement qui exige, par contre, la patience du partage, de l’éducation et de la participation ».
Il souhaitait une « accélération » étant donné que « certaines régions n’atteindront le but de réduire de moitié leurs populations qui vivent dans l’extrême pauvreté que dans un siècle et demi! »
Il insistait : « Certains pays se trouvent pris dans le piège de la pauvreté: trop pauvres pour générer l’épargne interne et par conséquence la croissance, ils le sont aussi pour attirer les investissements étrangers directs… Pour que leur développement soit finalement en mesure de démarrer, il leur faut ce qui a été défini un « big push » dans les investissements publics ».
Citant l’engagement de Monterrey où « les pays riches se sont engagés à porter effectivement l’aide publique au développement à 0,7% de leur Produit national (PNB) », Mgr Crepaldi faisait remarque que « là encore, il est nécessaire non seulement que ce pourcentage soit effectivement atteint – et on en est encore loin – mais qu’il soit consacré directement à l’élimination de la pauvreté ».
Il soulignait l’importance des engagement pour la dette internationale des pays pauvres, recommandant de « persévérer dans les efforts pour une solution équitable et définitive ».
Pour cela, il préconisait la recherche de « nouvelles formes de financement que certains pays donateurs », et saluait dans ce domaine « l’imagination » et la « bonne volonté » manifestées, en particulier la « International Finance Facility » ou « les approches par le biais de la fiscalité internationale ».
Il soulignait quatre exigence de ce coup de pouce « urgent » : il doit être « additionnel, concessionnel, sûr et régulier ».
Et de préciser aussi : « Il faudra, dans les pays receveurs, mettre en place des stratégies adéquates d’interventions publiques qui visent l’ensemble des secteurs dont les gouvernements sont directement responsables et veiller, en même temps, à l’amélioration de la gouvernance ».
Mgr Crepaldi diagnostique le défi actuel « de travailler concrètement à la réalisation de résultats économiques positifs pour éliminer la pauvreté et sauvegarder, en même temps, la conception du développement social qui était celle de Copenhague ».
Il recommande : « Seul un développement social qui parte d’en bas aura des racines fortes et robustes ».
« L’éradication de la pauvreté est devenu un impératif moral », rappelle Mgr Crepaldi : il y voit un « un bien public global primaire ».
Il note une autre exigence pour la réalisation effective de cet objectif : « La création, au niveau international, du sens de la justice sociale qui semble actuellement faire encore défaut ».
Il préconise un « système de fiscalité de financement » qui soit véritablement « l’expression de la justice sociale internationale qui tend à rétablir l’équité entre les peuples ».
« Au niveau international aussi, il faut viser l’objectif qui est propre aux revenus fiscaux et à la dépense publique nationaux, c’est-à-dire, celui d’être non seulement des instruments de développement, mais aussi de solidarité », insiste le secrétaire de Justice et Paix.
« En d’autres termes, conclut-il, il faut que, même au delà des frontières nationales, ceux qui ont plus, se sentent responsables des plus faibles et prêts à partager avec eux ce qu’ils possèdent ».