CITE DU VATICAN, Mercredi 26 janvier 2005 (ZENIT.org) – Voici le message final des membres du Colloque sur « Les ressources pour la paix dans les religions traditionnelles », organisé au Vatican, du 12 au 15 janvier dernier.
Message final
1. La paix est une quête constante de tous les hommes et femmes de bonne volonté. Marchant sur les traces du Christ, le Prince de la paix, l’Eglise, pleinement consciente de la nécessité de la paix dans un monde divisé, encourage le dialogue pour une meilleure compréhension et des relations harmonieuses entre les croyants des différentes religions. A Rome, entre le 12 et le 15 janvier 2005, le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a organisé un colloque sur Les ressources pour la paix dans les religions traditionnelles. Dans ce colloque, vingt-quatre experts catholiques de l’Afrique, des Amériques, de l’Asie et de l’Océanie sont venus pour réfléchir ensemble sur ce que les religions traditionnelles peuvent apporter à la construction de la paix dans le monde. Cette rencontre, aussi bien que le précèdent colloque sur Les ressources spirituelles des religions pour la paix organisé par le même bureau, entre le 16 et le 18 janvier 2003, à Rome, faisaient suite à l’Assemblée interreligieuse qui s’est tenu au Vatican, du 25 au 28 octobre 1999, à la Journée de prière pour la Paix, qui a eu lieu à Assise, le 24 janvier 2002 et au Forum pour la Paix qui l’avait précédée.
2. Les participants ont souligné les caractéristiques spécifiques des religions traditionnelles. Ils ont relevé l’importance des éléments suivants : les traditions orales, les rites, les mythes et les proverbes, aussi bien qu’une compréhension de la vie centrée sur la communauté, une sacralisation de la nature, une perception unifiée de la réalité, et l’accent mis sur la vie et les rapports personnels, toutes choses qui requièrent une attention spéciale.
3. Les participants, en général, ont reconnu que, selon les religions traditionnelles, la paix est plus qu’une absence de guerre ou de conflit déclaré. D’une manière positive, la paix est perçue en termes d’harmonie avec tous les aspects de la réalité, visible et invisible, divine et humaine, cosmique et historique. La paix présuppose un équilibre et un respect de la diversité. La paix, dans les religions traditionnelles, est favorisée par un communautarisme, tout à l’opposé d’une manière de vivre individualiste, par un rapport avec la terre et la mer qui inculque un sens de la responsabilité quant à la nature en général. Les sociétés traditionnelles mettent l’accent sur les obligations sociales. D’autres éléments positifs pour la paix sont la promptitude à la réconciliation, malgré une perception nette du caractère inévitable des conflits ; le rôle primordial des femmes comme agents de paix, l’importance de la famille, des anciens et de la communauté ; et la nécessité d’une justice réparatrice, ainsi que le pardon.
4. Tout en reconnaissant les points forts des religions traditionnelles, les participants ont aussi échangé des réflexions sur les difficultés de ces religions pour défendre leurs valeurs dans le contexte de la globalisation.
5. Compte tenu de ce qui a été énoncé ci-dessus, le colloque encourage à un plus grand effort dans la promotion du dialogue interreligieux entre le christianisme et les religions traditionnelles, spécialement au niveau des Eglises locales où ces religions existent toujours et sont influentes. Les participants ont insisté sur la nécessité de développer le dialogue intrareligieux parmi les membres de l’Eglise venant avec un « background » de la religion traditionnelle. A travers ces deux types de dialogue, les participants croient que les chrétiens et les adeptes des religions traditionnelles parviendront, tous deux, à une meilleure compréhension des richesses des religions traditionnelles, mais aussi de leurs éventuelles limites. Une bonne compréhension fondamentale de ces traditions contribuera au processus d’inculturation. L’Eglise reconnaît que les valeurs des religions traditionnelles peuvent être des ressources valables pour la promotion de la paix dans le monde. C’est la perspective de ce colloque : si nous considérons plus sérieusement ces ressources, elles pourront augmenter les possibilités de parvenir à une paix plus authentique.
