Audience générale du mercredi : catéchèse de Jean-Paul II

Texte intégral

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CITE DU VATICAN, vendredi 26 novembre 2004 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la traduction de la catéchèse en italien prononcée par le pape Jean-Paul II mercredi dernier 24 novembre.

Lecture: Col 1, 3.12.15-17

1. Le grand hymne christologique par lequel s’ouvre la Lettre aux Colossiens vient à présent de retentir. Dans celui-ci apparaît précisément la figure glorieuse du Christ, cœur de la liturgie et centre de toute la vie ecclésiale. Cependant, l’horizon de l’hymne s’élargit très vite à la création et à la rédemption, touchant tout être créé et l’histoire tout entière.
Dans ce chant, on retrouve le souffle de foi et de prière de l’antique communauté chrétienne et l’Apôtre en recueille la voix et le témoignage, tout en imprimant son sceau à l’hymne.

2. Après une introduction dans laquelle on rend grâce au Père pour la rédemption (cf. vv. 12-14), deux strophes composent ce Cantique, que la Liturgie des Vêpres repropose chaque semaine. La première célèbre le Christ comme «Premier-Né de toute créature», c’est-à-dire engendré avant tout être, affirmant ainsi son éternité qui transcende l’espace et le temps (cf. vv. 15-18a). Il est l’«image», l’«icône» visible de ce Dieu qui demeure invisible dans son mystère. Telle avait été l’expérience de Moïse qui, dans son désir ardent de jeter un regard sur la réalité personnelle de Dieu, s’était entendu répondre: «Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre» (Ex 33, 20; cf. également Jn 14, 8-9).
En revanche, le visage du Père Créateur de l’univers devient accessible dans le Christ, artisan de la réalité créée: «Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses… et tout subsiste en lui» (Col 1, 16-17). D’un côté, le Christ est donc supérieur aux réalités créées, mais, de l’autre, il est impliqué dans leur création. C’est pourquoi nous pouvons le voir comme l’«image du Dieu invisible», devenu proche de nous à travers l’acte de création.

3. La louange en l’honneur du Christ se dirige, dans la deuxième strophe (cf. vv. 18b-20), vers un autre horizon: celui du salut, de la rédemption, de la régénération de l’humanité qu’il a créée mais qui, avec le péché, a sombré dans la mort.
Or, la «plénitude» de grâce et de l’Esprit Saint que le Père a placée dans le Fils fait en sorte qu’il puisse, en mourant et en ressuscitant, nous communiquer une vie nouvelle (cf. vv. 19-20).

4. Il est donc célébré comme «le Premier-né d’entre les morts» (1, 18b). Grâce à sa «plénitude» divine, mais également son sang versé sur la «Croix», le Christ «réconcilie» et «pacifie» toutes les réalités, célestes et terrestres. Il les ramène ainsi à leur situation d’origine, en recréant l’harmonie originelle, voulue par Dieu selon son projet d’amour et de vie. Création et rédemption sont donc reliées entre elles comme les étapes d’un même événement de salut.

5. Selon notre habitude, nous laissons à présent la place à la méditation des grands maîtres de la foi, les Pères de l’Eglise. Ce sera l’un d’eux qui nous guidera dans la réflexion sur l’œuvre rédemptrice accomplie par le Christ, dans son sang sacrificiel.
En commentant notre hymne, saint Jean Damascène, dans le Commentaire à la Lettre de saint Paul qui lui est attribué, écrit: «Saint Paul parle de “rédemption à travers son sang” (Ep 1, 7). Le sang du Seigneur, qui conduit les prisonniers de la mort à la vie, est en effet donné en rachat. Il n’était véritablement pas possible, pour ceux qui étaient sujets au règne de la mort, d’être libérés d’une autre façon, si ce n’est au moyen de celui qui a participé avec nous à la mort…. De l’opération effectuée lors de sa venue, nous avons connu la nature de Dieu qui existait avant sa venue. C’est en effet l’œuvre de Dieu d’avoir fait disparaître la mort, d’avoir rendu la vie et reconduit le monde à Dieu. C’est pourquoi il dit: “Il est l’Image du Dieu invisible” (Col 1, 15), pour manifester qu’il est Dieu, même s’il n’est pas le Père, mais l’image du Père, et qu’il a la même identité que lui, bien qu’il ne soit pas lui» (I libri della Bibbia interpretati dalla grande tradizione, Bologna 2000, pp. 18.23).
Jean Damascène conclut ensuite par un regard d’ensemble sur l’œuvre salvifique du Christ: «La mort du Christ sauva et renouvela l’homme; et elle reconduisit les anges à la joie primitive, en raison des rachetés, et relia les réalités inférieures aux réalités supérieures… Elle apporta en effet la paix et fit disparaître l’inimitié. C’est pourquoi les anges disaient: “Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre”» (ibid, p. 37).

Aux fidèles de langue française, le Pape a dit:

Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience, en particulier le groupe des paroisses de Schleithal-Trimbach. Que votre séjour à Rome vous affermisse dans l’attachement au Seigneur Jésus et dans le service de vos frères!

Traduction réalisée par Zenit

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ZENIT Staff

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