ROME, vendredi 19 novembre 2004 (ZENIT.org) – José Luis Vázquez Borau, spécialiste des nouveaux mouvements religieux affirme que le chrétien doit être centré sur le Christ et se désintéresser de l’astrologie ou de la superstition.
Dans un entretien à Zenit, l’auteur du livre « Los Nuevos Movimientos Religiosos. Nueva Era, ocultismo, satanismo », Editorial San Pablo, (« Les nouveaux mouvements religieux. Nouvel Age, occultisme, satanisme ») affirme que « les nouveaux mouvements religieux sont rattachés à la post-modernité qui donne beaucoup d’importance à la sensibilité, ce qui peut contribuer au fait que nous aussi valorisions davantage la voie de l’expérience ».
Docteur en philosophie et licencié en théologie morale, José Luis Vázquez Borau se consacre spécialement, depuis vingt ans, à l’étude du phénomène religieux.
Zenit : La religion refait son apparition de manière parfois un peu chaotique : spiritualisme, ésotérisme, etc. Ce phénomène est-il en train de grandir ?
J. L. Vázquez Borau : Il est difficile de savoir si ce phénomène va grandir. Ce qu’en revanche on peut affirmer c’est que dans la mesure où l’être humain voudra nier, étouffer ou occulter, comme s’il n’existait pas, le « sentiment religieux inné qui est en lui », celui-ci cherchera mille manières de se manifester.
Un exemple récent : celui des baptêmes civils (qui ont commencé à se développer par exemple en Espagne). L’être humain a une présence divine imprimée en lui. Il peut prétendre qu’elle n’existe pas mais ce n’est pas pour cela qu’elle va cesser d’exister et de se manifester.
Trois choses sont par conséquent nécessaires : des communautés chrétiennes qui donnent un témoignage joyeux de la foi et en même temps qui sont engagées dans les problèmes de la vie des personnes, spécialement des plus pauvres; des témoins de l’Absolu; et une formation religieuse adéquate, sans laquelle n’importe quel leader charismatique sectaire, au sens péjoratif du terme, s’emparera de la conscience désinformée des personnes.
Zenit : Pensez-vous que si l’on connaissait mieux le christianisme il y aurait moins de nouveaux mouvements religieux ?
J. L. Vázquez Borau : Dans ce livre « Los Nuevos Movimientos Religiosos. Nueva Era, ocultismo, satanismo », j’ai essayé d’élargir notre horizon pour que nous puissions nous rendre compte que toutes les religions, au fil des temps, ont eu des adeptes qui ont déformé la religion qu’ils professaient, à leur profit, car derrière toute manipulation religieuse, il y a une quête d’argent et de pouvoir.
Ainsi, après avoir analysé le Nouvel Age comme réponse à la crise généralisée de la religion institutionnelle et à l’obsession pour tout ce qui est oriental comme chemins de sagesse, j’indique certains des différents groupes de diverses origines (animisme africain, hindouisme, bouddhisme, confucianisme, judaïsme, christianisme, scientisme, occultisme ou satanisme).
Il est certain que si l’on connaissait Jésus, Chemin, Vérité et Vie, nous parlerions d’autre chose.
Zenit : Les nouveaux mouvements religieux naissent au sein des traditions religieuses. De quelle manière interpellent-ils les religions ?
J. L. Vázquez Borau : Les nouveaux mouvements religieux sont rattachés à la post-modernité qui donne beaucoup d’importance à la sensibilité, ce qui peut contribuer au fait que nous aussi valorisions davantage la voie de l’expérience et du sentiment dans l’accès à Dieu.
Il ne peut y avoir de foi sans expérience initiale que nous appelons conversion et sans cette expérience quotidienne que nous appelons prière. Il est très important de revaloriser l’expérience religieuse. Considérez par exemple le mouvement produit surtout parmi les jeunes, par la communauté œcuménique de Taizé. Le danger est de renoncer à la critique et de se laisser emporter par le sentiment.
Zenit : L’horoscope, la réincarnation ou la pansexualité sont des pratiques « clairement anti-chrétiennes », selon vous et pourtant elles ont des adeptes. Comment doit-on aborder ce thème pour que les chrétiens le comprennent ?
J. L. Vázquez Borau : En nous centrant davantage sur le Christ et en vivant comme des fils qui ont confiance en leur père, conscients que rien de mal ne peut venir de lui et que si nous devons traverser des moments de ténèbres, nous devons être sûrs que tout est pour notre bien même si nous n’arrivons pas à le comprendre aujourd’hui. Un jour nous comprendrons.
Si nous avons recours à l’astrologie pour connaître notre avenir, où est notre foi ? Nous ne devons pas nous préoccuper du lendemain. Nous devons vivre le présent de Dieu avec une âme d’enfant. Notre destin se joue dans ce qui est ici et maintenant, en aimant et en donnant notre vie pour les autres. La réincarnation dilue la responsabilité humaine et le sexe n’est pas un absolu.