CITE DU VATICAN, Lundi 31 mai 2004 (ZENIT.org) – « Dans un monde globalisé, l’Église est appelée à intensifier par tous les moyens son rôle de promotrice et animatrice de la solidarité et du respect pour la dignité humaine et pour les droits fondamentaux qui sont souvent menacés aussi par de nouvelles formes d’esclavage et d’exploitation. Ce rôle s’étend également au respect des cultures et des identités culturelles, des lieux sacrés, y compris ceux d’autres religions, et de l’environnement ». Telles sont certaines des conclusions de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour les Migrants et les personnes en déplacement (17-19 mai 2004, cf. www.vatican.va).
Conclusions
Pendant la 15ème Assemblée Plénière du Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, qui s’est tenue au Vatican du 29 avril au 1er mai, les Membres et Consulteurs de ce Conseil ont réfléchi sur les opportunités et les défis pastoraux que pose le monde de la mobilité humaine intimement liée avec l’immensité de la mer, et sur les moyens de les relever. Reconnaissants au Saint-Père pour les avoir encouragé à reconnaître les nombreuses occasions d’apporter la présence du Christ le Bon Pasteur et sa Bonne Nouvelle sur les routes maritimes et terrestres de l’humanité, comme de promouvoir le respect de la dignité des individus, des familles, de l’environnement, et des cultures qui sont en lien avec la mer, nous publions les conclusions suivantes:
1. La mobilité humaine est un phénomène accentué par la globalisation. Celle-ci crée de nouvelles barrières et de nouveaux défis auxquels il faut faire face, mais c’est là aussi que Dieu nous offre de nouvelles possibilités pastorales. L’Église doit accepter ces opportunités et défis et se faire le bon Samaritain sur les routes maritimes et terrestres de l’humanité, et promouvoir aussi la solidarité dans la migration, à travers spécialement l’exercice de charité.
a. L’étude du thème de notre Réunion Plénière, « Rapports entre Mer et Migration et entre Mer et Tourisme, » fait ressortir que la mer est le moyen de transport d’une nouvelle ère de la migration, qu’elle unit des gens de tous les continents dans la fraternité, le dialogue et le commerce, mais qu’elle provoque aussi la xénophobie et même des réactions racistes, quand elle transporte des demandeurs d’asile et des migrants, et cache le drame humain quotidien des marins du commerce et de la pêche.
b. Le Tourisme – des plages et de croisière – augmente aussi constamment comme une autre caractéristique de la globalisation, comportant aussi des aspects positifs et négatifs pour les personnes et les lieux qui accueillent les touristes, comme pour les visiteurs eux-mêmes.
2. Étant donné que la mobilité humaine est par définition un phénomène de mouvement et de changement qui va, presque de façon incontrôlable, au-delà des limites habituellement tracées, il faut mettre de nouveau l’accent sur la coopération et la solidarité au niveau international comme régional. Cela s’applique aussi à l’Église dont le Seigneur appelle chacun de ses membres à promouvoir la communion, la solidarité, et la coopération, spécialement dans ce domaine de la mobilité, au sein des Églises particulières et locales comme dans le champ des relations œcuméniques et interreligieuses.
3. L’évangélisation au Troisième Millénaire exige toujours plus un élan renouvelé et une organisation pastorale selon la lettre et l’esprit de Novo Millennio Ineunte. Dans le monde du tourisme qui croît, cela veut dire faire en sorte que l’Église Pèlerine y soit présente, pour rendre le tourisme plus digne d’êtres humains, en y insufflant un nouvel esprit, en offrant de nouvelles occasions de rencontres avec Dieu et avec les frères et soeurs d’autres cultures et religions. Ainsi le tourisme contribuera au dialogue entre les civilisations. On pourrait considérer cela comme une nouvelle sorte d’évangélisation dans laquelle les fidèles laïcs auront des responsabilités particulières, avec la contribution des mouvements ecclésiaux aussi.
4. Dans un monde globalisé, l’Église est appelée à intensifier par tous les moyens son rôle de promotrice et animatrice de la solidarité et du respect pour la dignité humaine et pour les droits fondamentaux qui sont souvent menacés aussi par de nouvelles formes d’esclavage et d’exploitation. Ce rôle s’étend également au respect des cultures et des identités culturelles, des lieux sacrés, y compris ceux d’autres religions, et de l’environnement.
5. C’est avec une vigueur renouvelée que le Conseil Pontifical prendra des initiatives pour promouvoir la mise en place et l’animation de « structures » pastorales au service des migrants et réfugiés, du monde du tourisme, de la réalité maritime et des autres personnes en déplacement,
* en facilitant, en collaboration étroite avec les Conférences épiscopales, la mise en oeuvre de la Lettre Apostolique « Motu proprio » Stella Maris, de 1997, sur l’Apostolat Maritime et des Directives pour le Ministère Pastoral du Tourisme;
* en offrant, en dialogue avec les autres Dicastères compétents de la Curie Romaine, des supports pour la formation dans le domaine de la mobilité humaine pour les agents pastoraux, anciens et nouveaux;
* en complétant le projet déjà existant de révision de l’Instruction « De pastorali migratorum cura ».