Le pape s’adressait en anglais aux ambassadeurs du Surinam, du Sri Lanka, du Yémen, de la Zambie, du Nigeria, et en français à ceux du Mali et de la Tunisie (cf. ZF040527 pour ces deux derniers).
« Dans un pays riche de traditions culturelles et religieuses variées, il est important de reconnaître la dignité humaine innée de chacun », affirme en effet Jean-Paul II dans son discours au nouvel ambassadeur de la République du Surinam près le Saint-Siège, M. Edgard Stephanus Ragoenath Amanh.
L’Eglise « déplore vivement les violences perpétrées au nom de la religion et rejette toute forme de prosélytisme, entendu comme une violation de la liberté de conscience d’autrui par la pression morale ou financière », affirme le pape dans son message à Mme Sarala Manourie Fernando, nouvelle représentante du Sri Lanka.
Il redisait sa « conviction » que « le dialogue respectueux et une coopération durable entre les responsables religieux et les autorités civiles restent le meilleur moyen d’offrir une solution durable aux sujets de troubles suscités par des actes de fanatisme et d’agression associés à certains individus ou certains groupes et de garantir en même temps les exigences de la justice et l’exercice de la liberté religieuse ».
Pour le Yémen aussi, le pape souhaite la liberté religieuse. Jean-Paul II insiste, dans son discours au nouvel ambassadeur près le Saint-siège, M. Yahya Ali Mohamed Al-Abiad, sur le devoir des gouvernants de garantir les Droits de l’Homme et « la véritable liberté de la pratique religieuse, le droit à construire et posséder des lieux de culte, y compris pour les religions minoritaires, celui à la participation réelle des citoyens à la vie démocratique ou celui de l’accès à l’éducation ».
Le pape mettait en évidence la volonté de l’Eglise de poursuivre au Yémen ses œuvres de charité et son travail humanitaire. Mais il soulignait en même temps le lien profond entre ces œuvres et l’eucharistie « d’où elle tire sa force spirituelle » et qui est indispensable pour « soutenir la vie de son peuple et accomplir sa mission ». C’est pourquoi le pape soulignait comme particulièrement importante « l’obtention de l’autorisation – qui a fait l’objet d’une promesse – de construire une église et un centre pastoral à Sana’a et à Aden ».
Pour la Zambie, Jean-Paul II fait observer à M. Anderson Kaseba Chibwa, nouvel ambassadeur, que les nombreux défis que doit affronter le continent africain, les guerres ou la lutte contre les maladies et la pauvreté, réclament la solidarité. « Une solidarité authentique, écrit-il, représente la route sûre pour dépasser les antagonismes ethniques, l’intolérance religieuse, les divisions de classe et d’autres préjugés qui frappent au cœur même de la dignité humaine souvent en suscitant division, inimitié, oppression et violence. Et puisque la solidarité est fondée sur l’égale dignité des hommes et des femmes, toute politique qui contredirait la dignité humaine fondamentale et les droits humains d’une personne ou d’un groupe doit être rejeté ». Le pape encourageait tout ce qui promeut la « recherche commune de la paix et de la justice ».
Le pape se réjouissait que la Zambie soit « l’un des pays du continent africain qui ait joui de la stabilité politique et de la paix depuis son indépendance » et soit activement engagée dans « la pacification et la réconciliation » en Afrique et spécialement dans la région des Grands Lacs.
Le pape lançait également un appel à la communauté internationale pour assurer que les programmes d’aides offertes à ce pays et d’autres régions d’Afrique et du monde soient « profondément enracinés dans la solidarité fondée sur le respect de la liberté individuelle et de la dignité humaine ».
S’adressant au nouvel ambassadeur du Nigeria près le Saint-Siège, M. Kingsley Sunny Ebenyi, le pape encourageait le pays à tenir sa place sur la scène internationale au service de la paix, que ce soit en Afrique ou aux Nations Unies.
Dans cette fédération d’Etats, Jean-Paul II soulignait en outre la nécessité de la liberté religieuse, et il rappelait que l’usage de la violence ne peut jamais prétendre avoir une justification religieuse.
« L’Eglise catholique au Nigeria est engagée pour la paix, soulignait le pape, spécialement grâce à sa présence dans les domaines de l’éducation, de la santé, et des services sociaux. La garantie effective du droit à la liberté religieuse permettra à l’Eglise catholique de continuer à travailler pour le progrès spirituel et matériel de la société ».