CITE DU VATICAN, Jeudi 27 mai 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a lancé un appel en faveur de l’enfance, dans son discours à l’ambassadeur du Mali près le Saint-Siège, M. Mohamed Salia Sokona, qui lui présentait ce matin ses lettres de créance. Le pape a recommandé le dialogue pour favoriser la liberté religieuse et la construction de la paix pour favoriser l’intégration de l’Afrique dans la mondialisation (cf. Texte intégral en français ci-dessous, in "Documents").

Des pratiques inadmissibles
Jean-Paul II lançait cet autre appel en faveur de l’enfance: "Par votre intermédiaire, je voudrais aussi sensibiliser à nouveau les pays concernés et toute la Communauté internationale aux graves fléaux que constituent le trafic des enfants et le travail des mineurs, qui fournissent une main d’œuvre bon marché à des organisations internationales peu scrupuleuses. Je souhaite qu’un sursaut de conscience fasse naître les coopérations internationales nécessaires pour que soit mis un terme à ces pratiques inadmissibles qui bafouent la dignité primordiale d’êtres fragiles, créés à l’image de Dieu, et qui sont contraires aux droits les plus fondamentaux des enfants".

L’éducation
Jean-Paul II insistait tout particulièrement sur l’importance de "l’éducation des jeunes générations, par la transmission des valeurs fondamentales de la vie humaine, par l’alphabétisation et la possibilité de suivre un cursus scolaire, par l’initiation au sens de l’effort, par la formation des consciences aux sens moral et civique" comme étant "un élément essentiel et incontournable de ce développement durable que toute nation se doit d’encourager et de promouvoir".

Liberté religieuse
Le pape recommandait aussi la méthode du dialogue entre communautés ethniques et religieuses afin que "les responsables civils et religieux contribuent sans cesse à renforcer les conditions d’exercice d’une véritable liberté religieuse".

Il précisait: "Il est notamment capital «d’enseigner aux jeunes le chemin du respect et de la compréhension, afin qu’ils ne soient pas conduits à faire un mauvais usage de la religion elle-même pour promouvoir ou pour justifier la haine et la violence» (Discours à la Mosquée des Omeyyades, Damas, 6 mai 2001, n. 3). J’encourage les croyants, unis à tous les hommes de bonne volonté, à poursuivre le dialogue de la vie, ciment de la connaissance et de la confiance, nécessaires au bien de la famille humaine tout entière".

Pour ce qui est de la Communauté catholique au Mali, le pape souhaitait entre les diverses instances ecclésiales et l’État un vrai dialogue "pour permettre à l’Église catholique au Mali de bénéficier d’une reconnaissance effective et stable comme institution à part entière dans la société".

Intégration de l’Afrique dans la mondialisation
Le pape soulignait par ailleurs les propos de l’ambassadeur en vue de favoriser la paix entre les peuples: "La persistance de conflits ouverts ou larvés, en particulier en Afrique de l’Ouest, rend nécessaire un tel engagement, afin que tous les habitants de la région puissent vivre en sécurité et envisager l’avenir plus sereinement. Je ne doute pas que les instances compétentes, sur le plan régional, mais aussi au niveau continental, ne négligent aucun effort pour travailler, avec le soutien d’un partenariat toujours plus audacieux, à faire reculer l’instabilité qui règne encore en de nombreuses régions et à rechercher des voies et des moyens pour que l’Afrique soit toujours mieux intégrée dans le processus de la mondialisation".

"Comme vous le rappelez, continuait Jean-Paul II, le Mali est une nation dont l’histoire, la culture, les valeurs et les traditions religieuses peuvent constituer des atouts pour préserver l’harmonie et la convivialité au sein de la nation, en créant les conditions nécessaires à une paix durable et en suscitant l’établissement de relations sociales toujours plus solides".

Le nouvel ambassadeur du Mali près le Saint-Siège, M. Mohamed Salia Sokona, est actuellement ambassadeur en France où il réside. Il est né en 1947, il est marié et a trois enfants. Après de hautes responsabilités dans l’administration malienne, il a été récemment ministre des Forces armées (1997-2000) et ambassadeur au Burkina Faso et au Niger (2000-2004).