CITE DU VATICAN, Vendredi 7 mai 2004 (ZENIT.org) – Pour résoudre la crise irakienne, il faut revenir à la légalité internationale, déclare le cardinal Jean-Louis Tauran : même nécessité pour résoudre le conflit israélo-palestinien, « la mère de toutes les crises », explique le cardinal.
Ancien ministre des Affaires étrangères de Jean-Paul II, le cardinal français était en visite à New York où il a reçu un doctorat honoris causa et participé à différents débats sur l’actualité internationale : il a confié ses réflexions à Radio Vatican.
« Comme c’était à prévoir, il est beaucoup plus difficile de gérer la période de l’après-guerre que le moment de la guerre elle-même. Il s’agit maintenant de favoriser le retour à la normalité, à la souveraineté, en cherchant à donner au peuple irakien la possibilité de s’exprimer sur son avenir et par conséquent redonner au droit international, à la communauté internationale le rôle qui leur revient ».
A propos des mauvais traitements Et des tortures subies par des prisonniers irakiens, le cardinal Tauran faisait observer; « Ce sont certes des faits déplorables. On doit en outre se souvenir qu’il y a un « Ius in bello », dans ce sens où l’on ne peut pas faire n’importe quoi en temps de guerre. Ce qui est important, c’est de rappeler la dignité de la personne humaine: il y a les conventions de Genève qui donnent les critères essentiels pour résoudre ces problèmes. Il est certain que les images ont un impact très fort sur l’opinion publique arabe, et il faut maintenant craindre des réactions pas toujours modérées. Il faut maintenant beaucoup de mesure et il est évidemment nécessaire de punir qui est responsable de ces mauvais traitements ».
Pour le retour du peuple irakien à la souveraineté, le cardinal Tauran estime qu’il convient « de donner à toutes les composantes de la société irakienne la possibilité de s’exprimer et à la communauté internationale celle d’accompagner un processus de dialogue interne à la société irakienne ».
« La non résolution du conflit israélo-palestinien, comme je l’ai dit encore récemment, ajoutait le cardinal Tauran, est la mère de toutes les crises. Cette crise une fois résolue, les autres seront résolues. Il s’agit d’un problème de justice internationale, qui doit être résolue selon les impératifs du droit international, et de la résolution des Nations Unies. On a besoin de revenir à la légalité internationale ».