CITE DU VATICAN, Vendredi 12 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Ni logique de guerre ni utopie pacifiste, mais inventer une autre stratégie pour lutter contre le terrorisme, c’est ce qu’a recommandé aujourd’hui le cardinal Paul Poupard, lors du congrès organisé par la Bibliothèque nationale centrale de Rome sur le thème « Livres et paix ».
Le président du conseil pontifical de la Culture renvoyait ainsi dos à dos l’absurdité de la guerre et du terrorisme et une certaine culture pacifiste incapable d’apporter des réponses concrètes et efficaces.
Selon la synthèse proposée par Radio Vatican en italien, le cardinal Poupard se dit en effet en désaccord avec qui voit dans la guerre la seule solution au problème de terrorisme, mais il réfute également une certaine utopie pacifiste.
D’un côté, explique en substance le ministre de la culture de Jean-Paul II, des soi-disant « pacificateurs » « se sentent autorisés à faire le désert, à tout balayer par la violence armée pour instaurer une nouvelle prétendue civilisation de la paix ».
Il s’agit d’une « logique absurde, inconcevable, anachronique » qui engendre, continue le cardinal français, de nouvelles violences et une course aux armes et aux dépenses militaires qui concernent non seulement les grandes puissances, mais aussi des pays pauvres.
De l’autre côté, remarque le cardinal Poupard, « une certaine culture pacifiste apparaît tout aussi inutile et inefficace », dans son incapacité à offrir des propositions concrètes, étant repliée parfois sur une vision utopique qui ne va pas au-delà d’un slogan hurlé dans la rue.
Le cardinal admet qu’il est vraiment difficile de donner des réponses efficaces et intelligentes à des questions comme le terrorisme et la guérilla, qui n’épargnent personne.
Le terrorisme, disait-il, doit être « affronté avec décision », mais il faut changer de stratégie. Il souligne « l’urgence d’alimenter bien d’autres dynamiques qui ne soient ni celles de la violence et de la réaction en chaîne », comme celle que l’on remarque en Irak où « en dépit de sa conclusion officielle la guerre se prolonge avec ses conséquences douloureuses ».
Le cardinal Poupard rappelle à ce sujet l’enseignement social de l’Eglise sur la paix : il faut travailler dit-il, à la justice et lutter contre la pauvreté dans le monde. « Le développement est le nouveau nom de la paix », disait Paul VI en 1967, rappelle le cardinal Poupard.
Il est en outre nécessaire de respecter la vie humaine, toute vie humaine, surtout la plus faible, ressentir les besoins des autres comme étant les nôtres, et avoir le courage d dialogue et de l’accueil. La compréhension et la collaboration entre l’Islam et le Christianisme est aujourd’hui particulièrement importante, ajoute le cardinal Poupard.
Cependant, conclut-il, la vraie paix, c’est Jésus qui l’apporte. Et elle est substantiellement différente de la paix des hommes. Mais pour accueillir « la paix du Christ », « il est nécessaire de se convertir à la logique de l’Evangile, c’est à dire à la logique de la miséricorde et du pardon ».