CITE DU VATICAN, Mercredi 3 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Donner un nouvel élan à l’étude et à l’usage liturgique de la musique sacrée pour exprimer les profondeurs des mystères de la foi : le pape Jean-Paul encourage cet art dans une lettre autographe à l’occasion des cent ans du motu proprio de saint Pie X « Tra le sollecitudini » et des 40 ans de la constitution conciliaire sur la liturgie « Sacrosanctum concilium ».
« La tradition musicale de toute l’Eglise constitue un patrimoine d’une valeur inestimable, qui excelle parmi les autres expressions de l’art, spécialement du fait que le chant sacré, uni aux paroles, fait nécessairement partie intégrante de la liturgie solennelle » : cette affirmation du document conciliaire est relancée par Jean-Paul II au début de sa lettre.
Dans son motu proprio, Pie X donnait des indications pour le renouveau de la musique sacrée dans les célébrations liturgiques. Un problème qui n’a pas perdu de son actualité, souligne Jean-Paul II.
Le pape exprime le souhait que les amateurs de musique sacrée donnent un nouvel élan « à un secteur aussi vital », et aux croyants pour qu’ils fassent l’expérience, par l’intermédiaire du chant, de la richesse de la foi. « On pourra ainsi atteindre, grâce à l’engagement ensemble des pasteurs, des musiciens et des fidèles, ce que la constitution Sacrosanctum Concilium qualifie de « but de la musique sacrée », c’est-à-dire « la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles ».
Le pape rappelle qu’il a noté en différentes occasions la nécessité de « purifier le culte des fautes de style, de formes dépassées d’expression, de musiques et de textes peu adaptés à la grandeur du rite qui est célébré ».
Mais quelles sont les qualités que la musique sacrée doit avoir pour assumer vraiment sa fonction ? Jean-Paul II les énumère, en partant du « modèle suprême » offert par le chant grégorien, reconnu par Vatican II comme « le chant propre de la liturgie romaine ».
La musique liturgique doit avant tout avoir pour référence la « sainteté » et posséder par conséquent le « sens de la prière, de la dignité, et de la beauté », pour pouvoir exprimer la profondeur des mystères de la foi.
Elle doit également être universelle, et par conséquent la réforme liturgique, affirme le pape, doit aussi répondre aux « exigences légitimes d’adaptation et d’inculturation ». Pour que cela soit possible, les scholae cantorum, comme le reconnaît le concile, n’ont pas perdu leur fonction de « guide et de soutien » et leur existence rappelle l’urgence de promouvoir dans ce domaine « une formation solide des pasteurs comme des fidèles laïcs », ainsi que l’institution, dans chaque diocèse, là où cela n’existe pas encore, d’une commission spéciale de personnes compétentes en la matière.
Le pape s’arrête aussi à la question du chant populaire religieux, des instruments de musique – avec par excellence l’orgue – et des formes et des répertoires de la musique moderne, valide du moment qu’elle se montre « respectueuse à la fois de l’esprit liturgique et des différentes valeurs de l’art ».