CITE DU VATICAN, Vendredi 31 octobre 2003 (ZENIT.org) – La purification de la mémoire est indispensable à la paix des peuples, souligne Jean-Paul II dans un message, en date du 28 octobre, aux participants du congrès qui a lieu au Vatican, en la nouvelle salle du synode, à l’occasion du centenaire de la mort du pape Léon XIII, un congrès promu par le comité pontifical pour les sciences historiques.
Le pape souligne l’importance des études historiques et philosophiques auxquelles le pape de « Rerum Novarum » a donné une grande impulsion. Et c’est à ce propos que Jean-Paul II affirme que « la purification de la mémoire » est une « prémisse indispensable pour un ordre international de paix ».
C’est pourquoi le pape insiste sur la vocation des historiens. Qui veut rechercher « les racines des conflits » découvre que « les conséquences funestes » d’événements passés continuent à être « présentes », observe le pape.
« Fréquemment, ces mémoires “contaminées” sont devenues des points de cristallisation de l’identité nationale, et dans certains cas, même de l’identité religieuse. C’est pour cela qu’il faut renoncer à toute manipulation de la vérité », recommande le pape.
« L’ amour des historiens pour leur propre peuple, pour leur propre communauté religieuse, ne doit pas entrer en conflit avec la rigueur face à la vérité élaborée scientifiquement. C’est là que commence le processus de purification de la mémoire », indique encore Jean-Paul II.
Le pape souligne l’exigence d’une telle rigueur scientifique. « Cet effort pour purifier la mémoire collective contribue beaucoup à ce que les individus, et les peuples, reconnaissent les erreurs pour lesquelles il est juste de demander pardon. Cela réclame parfois beaucoup de courage et d’abnégation. Cependant, c’est la seule voie à emprunter par les groupes sociaux et les pays, pour que, libérés de jugements d’anciennes rancoeurs, ils unissent leurs forces avec une fraternité loyale et mutuelle afin de créer un avenir meilleur pour tous ».
« Comme Léon XIII, affirme Jean-Paul II, je suis également personnellement convaincu qu’éclairer, par la science, la pleine vérité sur les 2000 ans de l’Eglise, est bénéfique ».
Il continue: « On exige des historiens que non seulement ils appliquent scrupuleusement la méthodologie historique, mais qu’ils prêtent également attention, dans toutes leurs recherches, à l’éthique scientifique ».
Dans ce sens, explique le pape, ils ne peuvent être « ni accusateurs ni juges du passé, mais ils doivent comprendre avec patience tous les faits le plus en profondeur possible et le plus largement possible, afin de définir un cadre historique le plus proche possible de la vérité des faits ».