CITE DU VATICAN, Jeudi 16 octobre 2003 (ZENIT.org) – Jean-Paul II demande aux évêques « d’espérer contre toute espérance », dans son discours à l’occasion de la promulgation de « Pastores Gregis ».
En ce XXVe anniversaire de son élection, Jean-Paul II a signé et promulgué l’exhortation apostolique « Pastores gregis » par laquelle il noue la gerbe des travaux du synode des évêques de 2001 (30 septembre – 28 octobre) sur le ministère de l’évêque (« l’Evêque, serviteur de l’Evangile de Jésus-Christ pour l’espérance du monde »), ce matin à 11 h en la salle Paul VI du Vatican en présence du collège des cardinaux, de membres de la curie romaine, de nombreux évêques et de milliers de fidèles
Lors de l’entrée de Jean-Paul II sur son trône mobile, le choeur de la Chapelle Sixtine a entonné le « Tu Es Petrus ». Un drapeau polonais flottait ici, une bannière là, donnant un aspect festif à la cérémonie solennelle.
Le cardinal Jan P. Schotte, C.I.C.M., secrétaire général du synode, avait auparavant adressé au pape quelques mots soulignant le caractère « historique » de l’événement (cf. article ci-dessous).
Après l’intervention du cardinal Schotte, Jean-Paul II a signé le document tandis que le chœur entonnait l’antienne mariale « Alma Redemptoris Mater ». Ce texte de 196 pages comprend une introduction, sept chapitres et une conclusion.
Le pape a ensuite lu le début et la fin de son discours, laissant à Mgr Leonardo Sandri, substitut de la secrétairerie d’Etat, la lecture d’un passage du centre du discours. A la fin de son discours, tandis que le chœur chantait « Cantate Domino », le pape a remis symboliquement l’exhortation à cinq évêques représentant les cinq continents. La cérémonie achevée par la prière du « Notre Père » et la bénédiction pontificale.
La mission à laquelle les évêques sont appelés est « difficile et importante » reconnaissait le pape. « Etre pasteurs du troupeau (du Seigneur) est devenu particulièrement délicat et exigeant. Nous devons donc avoir confiance ‘contra spem in spem’ car le Christ est à nos côtés et nous soutient de sa grâce », affirmait le pape.
Jean-Paul II rappelait combien les pères synodaux ont souligné la grande importance du ministère épiscopal « pour la vie du Peuple de Dieu ». Le pape soulignait comme caractéristique du ministère épiscopal « l’amour pour tous et l’attention à chacun, la miséricorde et la recherche de la brebis perdue ». L’évêque est également appelé, soulignait Jean-Paul II, « à être un père, un maître, un ami et un frère pour tout homme, à l’exemple du Christ ».
« En suivant fidèlement cette voie, affirmait le pape, il parviendra à la sainteté, à une sainteté qui ne grandit pas parallèlement à son ministère mais dans son ministère même ».
Le pape s’arrêtait ensuite à « la nature collégiale de l’épiscopat », soulignant que « les fonctions d’enseignement, de sanctification et de gouvernement » doivent s’exercer « dans la communion hiérarchique et dans la fraternité, en union avec la Tête et avec les autres membres du collège épiscopal ».
Pour ce qui est de la mission, le pape soulignait les titres de l’évêque comme « héraut de la Parole divine », « maître et docteur de la Foi ». L’évêque, soulignait le pape, « a le devoir d’enseigner la foi chrétienne avec audace apostolique, de la proposer de manière authentique ».
L’évêque est aussi un « guide du peuple chrétien », et en tant que tel, il « doit se préoccuper de la participation de tous les fidèles à la construction de l’Eglise ».
Mais sa tâche n’est pas uniquement ad intra : l’évêque est aussi « prophète de justice et de paix, le défenseur des droits des petits et des exclus », il a le devoir de « proclamer l’Evangile de la Vie, de la Vérité et de l’Amour ». Jean-Paul II recommande à chacun « d’être tout particulièrement attentif à la multitude des pauvres de cette terre ».
Le pape soulignait aussi sa mission de servir l’unité en disant : « N’oubliant pas la volonté du Christ, « Ut Unum Sint », il soutiendra aussi l’avancée œcuménique » et il se fera « le promoteur du dialogue inter-religieux ».
Parmi les autres personnalités entourant le pape se trouvaient les présidents délégués du synode : le Cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les Evêques, le cardinal Bernard Agré, archevêque d’Abidjan (Côte-d’Ivoire) et le cardinal Ivan Dias, archevêque de Bombay (Inde) ; les rapporteurs généraux, le cardinal Edward Egan, archevêque de New York (USA), le cardinal Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos
Aires (Argentine) ; et le secrétaire spécial, Mgr Marcello Semeraro, évêque d’Oria (Italie).