Mais plus que la météo, c’était, semble-t-il, la forme de Jean-Paul II qui préoccupait les grands media internationaux : CNN et BBC suivaient pour la première fois en direct cette 50e cérémonie de canonisation.
Le pape a proclamé saints trois missionnaires, en particulier au Soudan et en Chine: l’évêque italien Daniel Comboni (+1881), fondateur des congrégations qui portent son nom, « comboniennes », et connu comme l’Apôtre du Soudan : le P. Joseph Freinadmetz (+1908), Verbite, qui se fit « Chinois parmi les Chinois » pour pouvoir leur annoncer l’Evangile (Cf. ZF031002) : il était originaire du Sud du Tyrol, alors autrichien, aujourd’hui italien ; et le P. Arnold Janssen (+1909), allemand, fondateur des Verbites et de deux communautés de religieuses (Cf. ZF031002), une congrégation qui compte aujourd’hui quelque 6.000 missionnaires.
La célébration a duré plus de deux heures et Jean-Paul II a partagé les devoirs du célébrant avec le cardinal Walter Kasper, qui a lu la partie de l’homélie rédigée en allemand (pour les compatriotes du P. Jansen né à Goch, en Westpahlie), avec le cardinal nigérian Francis Arinze, pour le chant de la préface, et le cardinal Stepahnos II Gattas. Au cours de la célébration le pape a donné la communion à une vingtaine de fidèles. Et après l’angélus, Jean-Paul II a rejoint le palais apostolique sur une jeep découverte qui lui a permis de descendre saluer la foule internationale en liesse.
Les gouvernements autrichien, italien et allemand étaient respectivement représentés à la célébration par le Ministre autrichien de la Défense, M. Günther Platter, le ministre italien des Politiques communautaires, Rocco Buttiglione, et M. Fritz Behrens, Ministre allemand de l’Intérieur du Land de Rhénanie-Westphalie.
A la conclusion de cette célébration, et en XXV ans de pontificat, le pape Jean-Paul II a donné en exemple à l’Eglise universelle 476 saints (plus la reprise du culte de s. Meinhard en Lettonie), dont 402 martyrs, c’est-à-dire plus que ses prédécesseurs confondus, en 5 siècles d’histoire de l’Eglise. Il a aussi proclamé 1314 bienheureux en 141 célébrations.
Le Concile Vatican II avait mis en évidence l’appel universel à la sainteté et Jean-Paul II a le souci de mettre en évidence la sainteté dans l’Eglise et le monde, de donner des modèles de sainteté aux Nations ou aux catégories ecclésiales et sociales qui avaient peu ou pas de modèles.
C’est ce que rappelait en substance le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les Causes des saints au micro de Radio Vatican.
« Toute l’activité pastorale de l’Eglise est orientée pour susciter cette sainteté », disait le cardinal, expliquant ainsi l’importance de ces canonisations dans le magistère de Jean-Paul II.
Il ajoutait : « Le pape dit que le premier devoir des pasteurs est de susciter la sainteté des fidèles, c’est pour cela aussi que je pense que ce pape passera à juste titre à l’histoire aussi comme le pape de la sainteté ».
Pour qu’un bienheureux soit canonisé il faut que soit reconnu un miracle survenu après sa béatification. Pour Daniel Comboni, il s’agit d’une femme musulmane qui a décidé de se rendre en pèlerinage à La Mecque en action de grâce (Cf. ci-dessous le récit de Fides).
Les Nations représentées à différents moments de la liturgie étaient, pour la procession de l’Evangile, l’Indonésie – avec des ombrelles orangées à trois étages - , et les porteurs d’encens et de fleurs du Mozambique, du Pérou, de Chine et d’Inde; pour la vénération du livre de l’Evangile quatre groupes des 5 continents, les fidèles représentaient - pour l’Afrique -le Kenya, la Zambie, le Ghana, le Togo, le Mozambique, - pour les Amériques - le Chili, le Mexique et le Brésil, pour l’Asie et l’Océanie, l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Philippines et Cebu, le Japon ; et pour l’Europe, la Pologne, la Slovaquie, l’Allemagne.
Un groupe de danseurs soudanais de Khartoum accompagnaient la longue procession d’offertoire au son d’un chant de bénédiction chanté en arabe.
Un chœur indien et en particulier les sœurs missionnaires servantes de l’Esprit Saint chantaient finalement un hymne à la sainte Trinité pendant le rite indien de l’« arati » après l’« amen » par lequel le canon de la messe s’achève.
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Oct 05, 2003 00:00